samedi 14 mai 2011

Une Américaine instruite de John Cheever

Une Américaine instruite est un mini-recueil de deux nouvelles de John Cheever publié chez Folio dans la collection 2 euros. Ce recueil se compose de Adieu, mon frère, suivi d'Une Américaine instruite.

Le titre et la 4e de couverture ne présentant que le deuxième texte, j'ai eu la surprise de découvrir chez moi qu'il s'agissait en fait d'une nouvelle et qu'elle était précédée d'une autre. Je ne lis pas souvent de nouvelles. Cependant, je ne connaissais pas du tout John Cheever et je pense que les nouvelles sont un bon moyen de découvrir un auteur, avant d'attaquer ses romans.

Il se trouve d'ailleurs que John Cheever est surtout connu pour ses nouvelles, et en a écrit plus de 200. Un de ses recueils, The Stories of John Cheever, publié en 1978, a même reçu le Prix Pulitzer de la fiction, en 1979. Cheever a également écrit des romans dont Les Wapshot, qui a reçu le National Book Award en 1958. On le surnomme "the Chekhov of the suburbs" (le Tchekhov des banlieues) puisqu'il a placé la plupart de ses écrits dans les banlieues américaines et s'est attaché à décrire la vie des classes moyennes et l'American way of life.

Adieu, mon frère, évoque les retrouvailles dans la maison familiale de trois frères, une sœur, leurs familles respectives et leur mère. Un des frères et narrateur de la nouvelle, raconte le retour du fils cadet, Lawrence, après 4 ans d'absence. Ce frère, si différent d'eux, méprisant et distant, va venir perturber les vacances familiales et provoquer des tensions, que seules les baignades répétées dans l'océan semblent apaiser...

La 4e de couverture résume assez bien la nouvelle intitulée Une Américaine instruite : Jill et Georgie Madison forment un couple heureux. Jill est une femme intelligente et cultivée que son mari soutient, aide et admire. Si elle rechigne aux tâches ménagères, arguant qu'elle a mieux à faire, Georgie le comprend parfaitement et prend volontiers en charge la maison. Jusqu'au jour où...

Extrait : "Ce n'est pas mon style de faire le ménage, avait décrété Jill, et il était assez intelligent pour voir ce que sa remarque avait de fondé ; assez intelligent pour ne pas attendre de son épouse qu'elle modifiât l'image de femme instruite qu'elle se faisait d'elle-même. C'était la source d'une grande partie de sa vitalité et de son bonheur." (Une Américaine instruite)

J'ai été un peu déçue de ces deux nouvelles dans lesquelles je n'ai trouvé les personnages ni attachants, ni intéressants. Le rebondissement n'arrive qu'à la toute fin et je me suis surprise à me demander à plusieurs reprises où l'auteur voulait-il en venir. Bref, il ne se passe pas grand chose sauf à la fin (notamment dans la deuxième nouvelle) et bien que les nouvelles soient courtes, je me suis presque ennuyée. Est-ce le format même de la nouvelle auquel je serais hermétique ? J'ai pourtant déjà lu des nouvelles sans m'ennuyer une seconde. Peut-être est-ce aussi la vie de ces américains, auxquels je ne me suis pas identifiée, qui n'a pas provoqué d'écho en moi ?

Cette première entrée dans l'œuvre de John Cheever est donc une petite déception.  Je vais peut-être me laisser quand même tenter par l'un de ses romans, par exemple Les Wapshot, qui est à la fois un journal intime et une chronique familiale d'un homme qui voit ses fils quitter leur petite ville provinciale pour les grandes villes. L'avez-vous déjà lu ?

Une Américaine instruite de John Cheever, Folio 2 euros. Les deux nouvelles sont extraites du recueil Déjeuner de famille publié en 2007 aux éditions Joëlle Losfeld.

2 commentaires:

  1. Tiens ! Moi qui aime de plus en plus les nouvelles (les bonnes !) je suis surprise ! Il me semble avoir lu, sans certitude aucune (je vais y retourner) chez The Buried Talent quelque chose de plutôt flatteur au sujet de cet auteur ! Mais 2 nouvelles, c'est peu pour se faire une idée ! J'ai eu le même "souci" avec Fitzgerald que j'adore et heureusement que j'avais déjà lu cet auteur quand j'ai acheté Benjamin Button et Un diamant gros comme le Ritz pour 1,50€, alors que Un diamant gros comme le Ritz est aussi un recueil passionnant de 27 nouvelles !! ;)

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  2. Je vais aller regarder chez The Buried Talent alors, c'était une nouvelle ou un de ses romans ?
    John Cheever a écrit des tas de nouvelles, je suis peut-être tombée sur celles qui ne me convenaient pas ! Mais les personnages n'étaient franchement pas sympathiques, dommage.

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