lundi 30 décembre 2013

Prix Océans : les premiers livres sont là !



Ça y est la première partie de la sélection du Prix Océans est arrivée dans ma boite aux lettres ! Comme je vous le disais ici, je fais partie du jury et c'est avec beaucoup de plaisir que je vais commencer à lire ces trois romans :



Jeune fille vue de dos de Céline Nannini, éditions Mémoire d'Encrier : "Je n’arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C’est le journal de cette incapacité. Un ami m’a poussée à l’écrire. Il y a chez moi cette impossibilité d’agir, comme si j’étais allergique à tout ce qui pourrait m’engager dans quelque chose. Si je m’envole souvent c’est pour être sûre de retomber sur la tête. De toute façon (vous verrez), il ne se passe rien avec moi. Je dois avouer que je ne suis plus une jeune fille, même si je ne parviens pas à autre chose." Ce roman est le journal d’une jeune fille pressée. Elle fonce droit devant elle. De simples petites phrases. Tranchantes. Légères. Concises. Comme les ricochets de la vie. Elle bouge et fait tourner mille et une histoires : bouffe, vins, livres, musiques, voyages, musées… Elle transcrit des bouts de vie et nous communique cette étrange musique du quotidien. Elle s’imagine écrire un livre, ce roman que vous avez entre les mains en traversant à vive allure les paysages.

Les fourmis rouges de Edith Serotte, éditions Présence africaine : Haïtienne par sa mère et montréalaise par la vie, Marie-Claudine vient finalement se fixer en Guadeloupe. En attente d’un permis de séjour et meurtrie par le choc culturel, souvent installée sur son balcon au cœur de la ville, elle pose un regard à la fois lucide et désemparé sur Pointe-à-Pitre. Un beau matin, elle ose enfin se questionner sur le désir qui l’a poussée à suivre Arnaud son compagnon. Un attachant blues caribéen... 

Le Peintre d'éventail d'Hubert Haddad, éditions Zulma : C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend peu à peu à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques. Attenant à l’auberge, se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki. Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen - en attendant d’autres bouleversements... Avec le peintre d’éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d’initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.

Je suis plutôt contente de cette sélection car elle offre, à première vue, des romans différents, des auteurs que je ne connais pas et des maisons d'éditions de France et d'ailleurs (les éditions Mémoire d'Encrier sont basées à Montréal) que j'ai plaisir à découvrir. 

Je commence ma lecture par Le Peintre d'éventail d'Hubert Haddad (avec le bandeau "Sublime Japon", c'était obligé...) et je vous en reparle bientôt !

mardi 24 décembre 2013

Coup de coeur créateur : Les Cerises de Lucie

Comme je vous le disais ici, le week-end dernier, un grand marché de créateurs avait lieu à la Friche. C'était l'occasion de finaliser les cadeaux de Noël à offrir... ou à se faire offrir ! Et j'ai eu un coup de cœur pour la créatrice des Cerises de Lucie et ses beaux bijoux un peu rétro et enfantins. 


J'ai craqué sur un superbe sautoir doré avec des perles bleues. Mais voilà, je fais une fixation sur le rouge alors la créatrice, vraiment adorable, m'a proposé de me refaire le même, mais avec des perles rouges !

Et voilà le résultat :



Merci pour ce très beau cadeau de Noël et un énorme merci à la créatrice des Cerises de Lucie pour avoir travaillé dessus une bonne partie de la nuit !! N'hésitez pas à suivre sa page Facebook pour connaître les points de vente et prochains marchés prévus où vous pourrez retrouver ces belles créations.

jeudi 19 décembre 2013

Ce week-end : Marché de Noël des créateurs à la Friche à Marseille



Pour le dernier week-end Made in Friche de l'année, la Friche Belle de Mai propose un marché de Noël, au chaud, et avec plein de créateurs de la région. C'est ce week-end, 21 et 22 décembre, de 13H à 19H.

La Friche ayant publié la liste des créateurs présents et des photos sur leur page Facebook, j'ai eu envie de préparer une petite sélection de ce que j'aimerais bien trouver ce week-end.


Soya le Gato : illustrations et sérigraphies à Marseille. J'ai craqué sur les badges "Are you kitten me" ?


Les Cerises de Lucie : Je ne peux qu'aimer des bijoux avec des cerises toutes rouges... Mais alors j'hésite entre les boucles d'oreille ou le sautoir !



You Art Different : Boutique éphémère (actuellement 1, rue du Jeune Anarchasis) qui met en avant tous les mois des artistes talentueux et des nouveaux produits à découvrir. Moi, je craque sur les sacs


Manon Martin : Des sacs, des écharpes, des bijoux, des chapeaux... Bref des accessoires en tout genre à tomber !




Et il y aura plein d'autres créateurs que j'ai hâte de découvrir (la liste complète est ici) à la Friche Belle de Mai ce week-end (41 rue Jobin dans le 3e arrondissement). Venez nombreux pour vos cadeaux de Noël ou pour vous faire plaisir !

mardi 17 décembre 2013

Où bien manger et pas cher à Lyon ?

C'était la Fête des Lumières à Lyon il y a quelque temps, il faisait froid, on a beaucoup beaucoup marché, et ce qu'on voulait, c'était manger dans des restaurants sympas, avec de bons plats servis rapidement pour pouvoir profiter le plus possible de la Fête !

On a testé deux restaurants à Lyon, dans deux styles très différents : le Yomogi et le Crock'n'roll.

Le Yomogi

Situé 5 place Sathonay dans le 1er arrondissement de Lyon, le Yomogi est un restaurant japonais, mais sans sushis ! On y mange principalement des ramens mais aussi des gyoza et des salades. La salle n'est pas très grande, on peut manger sur table ou au comptoir. 

Ramen Menma (cœur de bambou)
Gyoza
Délicieux cheesecake

On s'est régalés ! On a été servi rapidement, c'était copieux et franchement bon. Les ramen étaient bien assaisonnées et servies en quantité bien suffisante, les gyoza pas mal et le cheesecake frais et léger. Il faut compter entre 7.50 et 9.50 euros pour un bon bol de ramen, 7 euros pour 8 gyoza et 4 euros pour les desserts. De quoi se faire un bon repas sans se ruiner !


 Le Crock'n'roll

Situé 1, rue Désirée dans le 1er arrondissement de Lyon, pas très loin de la place des Terreaux, le Crock'n'roll est un repaire de jeunes gens, tenu par des jeunes gens, où l'on peut manger à toute heure (nous y sommes allés vers 16h...). Alors, il ne faut pas y aller pour un repas tranquille car il y a du monde, du bruit et de la musique. Mais, si vous voulez manger des produits simples et bons, c'est l'endroit idéal. La spécialité du Crock'n'roll c'est le croque-monsieur : de grandes tranches de pain de campagne, des garnitures pour tous les goûts (du classique béchamel/jambon blanc au pesto/tomates/mozzarella, en passant par le Croq' Mademoiselle à la crème fraîche, crème d'avocat et poulet curry) et deux tailles "original" ou "XL". Pour ma part, j'ai testé le Croq'Désirée (Béchamel, jambon de pays, raclette), idéal pour se réchauffer...

Croq'Désirée
Et côté sucré ? Encore des croques-monsieur, mais cette fois-ci en taille réduite et au pain brioché. Les garnitures sont simples : nutella/poire, crème de marrons/pomme, crème fraîche Tagada/confiture de fraise... J'ai choisi le Croq'Tatin avec des pommes façon tatin :

Croq'Tatin avec de la cannelle hummm
Il faut compter entre 4.50 euros et 8 euros pour un croq' salé original (de 7 à 11.50 euros pour un XL) et 4.50 pour un croq' sucré. A noter aussi : le Crock'n'roll propose un "croq' de la semaine", intéressant pour éviter de se lasser !

mercredi 11 décembre 2013

Lyon : Fête des Lumières 2013

Ce week-end avait lieu la Fête des Lumières à Lyon. Si vous ne connaissez pas, c'est une énorme manifestation populaire qui a lieu autour du 8 décembre. L'origine de cette fête remonte en 1852 : le 8 septembre devait être inaugurée la statue de la Sainte-Vierge, placée dans le clocher de l'ancienne chapelle Fourvière. Mais à cause du mauvais temps, l'inauguration est reportée au 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception. Pas de chance, il pleut encore ! Les Lyonnais décident quand même de faire leur fête et spontanément, placent des lumignons à leurs fenêtres et descendent dans la rue. Et depuis, la fête est reconduite chaque année. Dès 1989, des animations sont proposées par la municipalité et les professionnels du spectacle. En 1999, la Fête s'étend sur quatre jours et là c'est le déferlement de moyens techniques pour offrir des spectacles sons et lumières dans quasiment tous les quartiers de Lyon. 

Aujourd'hui, les lumignons aux fenêtres se font de plus en plus rares. Par contre, la Fête des Lumières prend chaque année plus d'ampleur, et devient un des plus grands rassemblements touristiques au monde : en 2012, 4 millions de personnes sont venus à Lyon admirer le spectacle. C'est pourquoi il faut s'y prendre bien des mois en avance pour avoir une chambre d'hôtel disponible...

Voilà pour la petite histoire ! Je n'ai pas connu la Fête des Lumières au temps des lumignons et de la farine qu'on se jetait dans la rue, c'est bien dommage, mais j'aime la version actuelle : j'aime me balader dans Lyon à la recherche des illuminations dans les quartiers, admirer les prouesses techniques des installations, être émerveillée par la poésie qui s'en dégage parfois... Il faut supporter les bains de foule (le vendredi soir, c'est déjà mieux que le samedi) et le froid, mais cela vaut le coup !

Je vous propose quelques photos de l'édition 2013 pour un aperçu de ce que l'on pouvait y voir :

Un printemps en hiver : Montée de la Grande Côte, printemps

Un printemps en hiver : Montée de la Grande Côte, hiver
Anamorphose : Tunnel de la Croix Rousse
 
Anamorphose : Tunnel de la Croix Rousse

Le Prince des Lumières : Hôtel de Ville, Place des Terreaux

Le Prince des Lumières : Musée des Beaux-Arts, Place des Terreaux
Lost Paradise, Cour de l'Hôtel de Ville, avec une bonne musique électro !
Sérénade : Place de la Bourse

Sérénade : Place de la Bourse (bouquet de pois, clin d’œil à une amie qui se reconnaîtra)
Caresses climatiques : Hôtel-Dieu
Byzance : Rue de la République
Je vous invite à visiter le site officiel de la Fête des Lumières, pour plus d'informations et de photos.

mardi 10 décembre 2013

Prix Océans 2014 : la sélection



Je vous en parlais à peine hier, et voilà que la sélection des douze romans à lire pour le Prix Océans vient d'être communiquée.

Sélection 2014 :

Céline Nannini, Jeune fille vue de dos aux éditions Mémoire d'Encrier
Philippe Besson, De là, on voit la mer aux éditions Julliard
Véronique Ovaldé, La grâce des brigands aux éditions L'Olivier
Louis-Philippe Dalembert, Ballade d'un amour inachevé aux éditions Mercure de France
Frédéric Ciriez, Mélo aux éditions Verticales
Hubert Haddad, Le peintre d'Eventail aux éditions Zulma
Kettly Mars, Aux frontières de la soif aux éditions Mercure de France
Marie Darrieussecq, Il faut beaucoup aimer les hommes aux éditions P.O.L
Fatou Diome, Impossible de grandir aux éditions Flammarion
Edith Serotte, Les fourmis rouges aux éditions Présence Africaine
Raphaël Confiant, Le bataillon créole aux éditions Mercure de France
Karine Tuil, L'Invention de nos vies aux éditions Grasset

Bonne nouvelle, je n'en ai lu aucun alors ça sera de vraies découvertes, même si bien sûr il y a des auteurs que je connais déjà.

Nous devrons sélectionner chaque mois un roman et le lauréat sera désigné en juin, après une délibération en présence d'Alain Mabanckou, le parrain du Prix Océans.

Vous retrouverez ici toutes mes chroniques, vivement que ça commence !

lundi 9 décembre 2013

Prix Océans / France Ô : édition 2014


Dans quelques jours, le Prix Océans 2014 sera officiellement lancé ! Ce prix organisé par France Ô récompense un roman francophone et fait la part belle aux livres "mettant en lumière les valeurs d'ouverture sur le monde, d'échanges, de dialogue des cultures et d'humanisme". Beau programme non ?

Le jury est composé de douze internautes, parrainés par le formidable Alain Mabanckou. J'ai la chance d'être membre du jury pour la deuxième fois, et je suis très heureuse de refaire partie de l'aventure, de revoir les anciens membres du jury et d'en rencontrer les nouveaux.

Douze livres seront sélectionnés et je ne manquerai pas de vous dévoiler les titres dès qu'ils seront connus. En 2012, c'est Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga qui avait remporté le Prix Océans France Ô.

Vous pouvez dès à présent visiter le site Internet du Prix Océans où seront notamment regroupées toutes les critiques par les douze membres du jury des romans sélectionnés. Vous pouvez suivre l'actualité du Prix sur le Twitter et la page Facebook de France Ô, et bien sûr ici sur le blog !

jeudi 5 décembre 2013

Un oiseau blanc dans le blizzard / Laura Kasischke

Janvier 1986. Garden Heigths est une banlieue américaine tout ce qu'il y a de plus banal. Ève passe ses journées à s'occuper de sa maison, son mari et sa fille, jusqu'à ce qu'elle disparaisse soudainement sans laisser de trace. Mais Kat, sa fille, ne ressent presque rien. Elle a seize ans, son corps s'éveille et elle découvre avec son petit ami Phil le désir d'un autre corps, et le plaisir que cela lui procure. Les années passent, aucune nouvelle de sa mère absente, mais Kat en rêve toujours, dans des cauchemars étranges qui hantent ses nuits.

Dans ce roman, Kat est le narrateur et nous la suivons pendant quatre années, à partir de la disparition de sa mère. Cette disparition n'a provoqué ni choc, ni stupeur pour Kat. Peut-être s'y attendait-elle un peu, car elle savait que sa mère s'ennuyait dans sa banlieue tranquille et étriquée, sans surprise.

"Les banlieues sont pleines de maisons de ce genre, décorées par des femmes comme celles-là. Ma mère avait la nausée quand elle regardait au fond de ces tasses à thé mélancoliques, quand elle sentait les tristes feuilles gorgées d'eau qui sombraient dans des théières peintes à la main. Rechercher une beauté exotique dans une telle vie de banlieue, c'était un peu comme avoir une boule de papier aluminium dans l'estomac, une boule de métal aéré qui vous emplit de faim et de désir."

Si Kat semble accepter le départ de sa mère, on comprend aussi que leur relation n'était pas facile : sa mère la trouvait trop grosse et ne manquait jamais de lui dire, toutes les deux n'étaient pas très proches. "Et mes cheveux, me disais-je le matin quand je passais devant le miroir du couloir et apercevais un éclat de ma propre lumière, le reflet d'une fille comme ma mère n'en voulait pas, la fille qu'elle avait et qu'elle n'avait pas voulu."

Kat grandit alors sans sa mère, mais elle n'est pas seule. Il y a son père, son petit ami Phil, ses deux meilleures amies, sa psychologue, le policier chargé de l'enquête... Malheureusement, elle porte un regard très dur ses les gens qui l'entourent. D'abord son père, mou et faible, qui s'écrase devant sa femme. Ensuite Phil, qui n'a pas inventé l'eau chaude. "Phil est comme mon père, il est simple. Si on gratte la surface, on ne trouve pas grand chose. Il n'y a pas tromperie sur la marchandise, comme on dit : ce qu'on voit, c'est ce qu'on a." Même sa psychologue n'est pas d'une grande aide et "a l'air d'une actrice qui joue le rôle de la psy futée et maligne, comme une personne qui ferait semblant d'être experte dans un domaine où elle ne connaitrait rien."

Mon avis sur ce roman est assez mitigé. Encore une fois, j'ai aimé l'écriture de Laura Kasischke, sa façon un peu poétique de décrire les choses, les sentiments. Le personnage de Kat est intéressant, complexe voire troublant, avec son indifférence, son manque d'émotions à la disparition de sa mère. Mais, aucun des personnages qui l'entourent ne m'a intéressée. En plus, il ne se passe pas grand chose dans ce roman, c'est très centré sur les sentiments de Kat, ce qu'elle ressent. Le mystère sur la disparition de sa mère est dévoilé à la fin, mais arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Et pourtant, j'ai quand même aimé le lire, à chaque interruption, j'avais hâte de lire la suite. Bref, une lecture en demi-teinte, mais qui ne va pas m'empêcher de lire encore un autre roman de Laura Kasischke !



vendredi 29 novembre 2013

[Ciné] Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne

Guillaume Gallienne est acteur, scénariste, réalisateur et sociétaire de la Comédie-Française (rien que ça). Dans ce film, il évoque son enfance et l'éducation qu'il a reçue. Il part d'une phrase que sa mère disait, "Les garçons et Guillaume, à table", qui l'ont conduit à se considérer différemment de ses frères et à croire qu'il était une fille. 

Les garçons et Guillaume, à table !,  c'était d'abord un spectacle, créé en 2008, que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir. Mais, j'ai pu admirer le talent de Guillaume Gallienne dans ce film. Car non seulement il l'a réalisé, mais il interprète aussi les deux rôles principaux : le sien et celui de sa mère. Et c'est un génie ! Il nous fait rire, nous émeut, nous touche. Tout est bien rythmé et s'enchaîne plutôt bien, même si le dénouement arrive un peu trop vite. L'interprétation de sa propre mère est divine. Totalement obsédé par elle, elle lui apparaît parfois, toujours pour commenter de manière sarcastique ce qu'il fait . Mon ami et moi, et la salle entière, avons beaucoup rigolé. Certes, il y a des moments d'humour un peu "prout prout" (je pense à la scène du lavement avec Diane Kruger en guest), mais le reste du film est une suite de sketches ou presque, avec un humour délicat et sensible. Quel bonheur le remake de Sissi l'impératrice et sa belle-mère par Guillaume Gallienne, ou la plongée dans la piscine avec comme musique de fond "Dont leave me now" de Supertramp !



Les garçons et Guillaume, à table ! est un film écrit avec beaucoup de sensibilité. On part quand même d'un quasi traumatisme, d'un garçon qui croyait être une fille parce que sa mère lui donnait une éducation différente (d'ailleurs, on ne sait pas trop si c'est parce qu'elle aurait voulu une fille ou une autre raison, ce n'est pas vraiment le sujet du film). On y voit tout une flopée de psychologues (tous bien drôles) que Guillaume consulte, on le voit pleurer, se chercher. Mais ouf, on ne tombe jamais dans le pathos. Ce qui ressort, c'est l'amour qu'il porte à sa mère, un amour qui le pousse à l'imiter, dans ses gestes, sa voix, ses paroles. Un amour qui le pousse aussi à observer les femmes en général, à les admirer pour pourvoir être comme elles, et puis finalement à les aimer. Ce film est un hommage aux femmes, et à sa mère en particulier. Et c'est un film réussi : en plus d'être drôle, il est touchant et plus complexe qu'on n'y croirait. Bref, une pépite que je vous conseille vivement !


mercredi 27 novembre 2013

[Resto] Quelque part à Marseille


C'est dans le 6e arrondissement de Marseille, rue d'Italie près de la Préfecture, que le restaurant Quelque Part nous accueille dans une ambiance chaleureuse. Je l'ai testé deux fois, à l'occasion de l'opération "Tous au restaurant" en septembre, et tout récemment, à l'occasion d'un repas d'automne. Je n'ai donc pas (encore) essayé leur carte "officielle", puisque les deux repas avaient un menu imposé. Mais j'ai déjà mon petit avis sur ce restaurant...


Le restaurant est décoré de façon simple et moderne, dans un style "boudoir", renforcé le soir avec la lumière des petites bougies sur nos tables. L'ambiance est intime, idéale pour les couples, et on s'y sent bien. J'ai préféré la salle du haut à celle du bas, car il n'y a pas d'ouverture vers l'extérieur, et on peut s'y sentir un peu plus oppressé. L'accueil est chaleureux, souriant et agréable. Le chef, Frédéric Rieux, vient même nous voir pour savoir si tout se passe bien !


Et maintenant le plus important : la cuisine ! C'est simple, mon ami et moi nous sommes régalés les deux fois. Nous avons goûté de bons plats, dont certains avec des saveurs inédites que nous avons découvertes avec plaisir. Les mélanges de goût sont harmonieux et bien équilibrés. Les plats sont présentés avec délicatesse et raffinement, et nous donne vraiment envie de les savourer. 

Pour le menu d'automne, voici ce que nous avons pu déguster :
  • Mise en bouche
  • Crème de cèpes, pépite de foie gras et noisettes
  • Dos de cerf, palet de potimarron, sauce poivrade
  • Sablé reconstitué, coings confits, crème chibouste à la cardamome

Crème cèpes et sa pépite de foie gras ! Nous n'avons pas trop senti le goût des noisettes par contre.


Dos de cerf avec sa purée de potimarron, tuile parmesan et de l'ananas !
Malheureusement, mes photos ne rendent pas hommage aux plats...

A défaut d'un site web, le restaurant Quelque part a une page Facebook où l'on peut découvrir les menus du marché du jour. Vive les produits frais et de saison !

Restaurant Quelque part : 4, rue d'Italie 13006 Marseille. Ouvert les midis et certains soirs.

lundi 25 novembre 2013

Le passage de la nuit / Haruki Murakami

Tokyo, 23H56. Mari, 19 ans, seule dans un restaurant Denny's, est plongée dans un livre. Elle est interrompue par un joueur de trombone, ancien ami de sa sœur Éri, qui s'installe à sa table et commence à discuter.  Au fil de la nuit, alors que Mari se retrouve embarquée dans l'histoire d'une prostituée battue par un client, d'étranges événements surviennent dans la chambre d'Éri, plongée dans un profond sommeil. La télévision, débranchée, se met en route, et un homme apparaît sur l'écran pour observer la jeune femme endormie... 

Haruki Murakami a le don d'injecter de l'étrangeté, par petites touches, dans des événements banals de la vie quotidienne.  Éri dort dans sa chambre, et avant même que sa télévision s'allume toute seule, on sait déjà qu'il y a quelque chose de bizarre : À force d'observer Éri Assaï, l’œil sent progressivement qu'il y a quelque chose d'inhabituel dans ce sommeil, d'une pureté extrême, d'un accomplissement absolu. Pas un muscle du visage, pas un cil ne frémit. Le cou fin et blanc, un objet d'art d'où émane une parfaite sérénité. Le menton, petit, présente des angles tout à fait harmonieux. Même dans un état de sommeil profond, personne ne s'aventure aussi loin. Personne ne lâche à ce point les rênes de son esprit.

C'est dans sa façon d'écrire que Murakami transmet le plus cette étrangeté. Au début, j'ai été un peu déroutée, car j'avais parfois l'impression de lire des didascalies, vous savez, ces indications sur le décor, le jeu des acteurs etc. que l'on trouve dans une pièce de théâtre ou un scénario de film. Le narrateur est un œil qui observe et décrit les scènes, sans pouvoir intervenir, et qui agit comme une caméra, passant d'un plan large sur la ville à un zoom sur Éri Assai. Et on devient alors, comme le narrateur, une sorte de voyeur qui entre dans l'intimité des personnages, une présence qui plane au-dessus d'eux.

Malheureusement, je n'ai pas accroché au roman. Si le début m'avait intriguée et emballée, j'ai trouvé que la suite ne tenait pas ses promesses, qu'il y avait beaucoup de questions, mais trop peu de réponses. Murakami livre plusieurs intrigues, amoureuse ou fantastique, mais elles restent irrésolues, inachevées, en suspens. Alors si j'ai aimé l'atmosphère étrange de Tokyo la nuit et l'écriture particulière de Murakami, empreinte de cinéma, je reste sur ma faim en refermant ce roman.


jeudi 21 novembre 2013

Le nouveau Musée d'Histoire de Marseille


En septembre dernier, le Musée d'Histoire de Marseille a fait peau neuve après plusieurs années de travaux. Agrandi et modernisé, il contraste fortement avec le souvenir que j'avais d'avant les travaux, un musée sombre, peu éclairé et étriqué. Le nouveau musée bénéfice, grace à ses larges baies vitrées, de la lumière douce et diffuse du soleil. Et croyez-moi, rien que ça déjà, ça fait un sacré changement !

Espaces du musée tout en transparence... © DR Musée d'Histoire de Marseille


Niveau contenu, le musée brasse l'histoire marseillaise, de la Préhistoire à aujourd'hui. On y voit donc des vestiges de vaisseaux maritimes antiques, des objets trouvés lors de fouilles archéologiques ou datant d'autres époques, des tableaux, des maquettes, des plans et des affiches représentant Marseille au fil des siècles, et puis, plus récemment, des archives vidéo. On y trouve même les vestiges de la basilique funéraire du Ve siècle trouvée rue Malaval à Marseille et reconstituée dans le musée. Le parcours du musée est chronologique, mais aussi thématique : on nous propose des espaces constitués autour d'un thème, par exemple la peste de 1720 que j'ai trouvé particulièrement intéressant.

© DR Musée d'Histoire de Marseille

La mise en scène muséographique est tout ce qu'il y a de plus moderne. Pour décrire les objets exposés, le musée à recours à tout un arsenal d'outils multimédias : des écrans tactiles nous permettent de lancer des vidéos de spécialistes et d'experts qui expliquent les objets exposés ; à l'entrée du musée, on nous remet un genre d'audioguide qui nous permet, en le passant devant une borne, d'écouter ses vidéos ; d'autres écrans tactiles mais beaucoup plus grands représentent des tableaux et nous donne la possibilité de cliquer sur plusieurs éléments pour accéder à une description détaillée des détails de l’œuvre peinte. Bref, on touche à tout, on veut voir toutes les vidéos (du moins au début de la visite) au risque parfois d'oublier tout bonnement de regarder ce qu'on a sous les yeux et dont parlent ces fameuses vidéos. Mais, le recours à des spécialistes apporte un éclairage nécessaire et intéressant pour nous permettre de mieux appréhender les collections du musée. 

Prédication de Marie-Madeleine : sur grand écran tactile, on clique pour connaître tous les détails des personnages et du paysage.


Alors on y va ou pas ? Oui, mais en prévoyant assez de temps pour mieux profiter de sa visite. Un parcours enfant existe, avec des petites installations ludiques qui leur sont dédiées. Le billet plein tarif est à 5 euros, et en plus, l'accès au musée est gratuit tous les dimanches jusqu'à 13h, alors on ne s'en prive pas ! Avec le billet musée, on accède au Jardin des Vestiges, site archéologique du Port antique, qui peut être sympa quand il y a du soleil pour observer les nombreux chats qui y ont élu domicile...

Visitez le site web du musée (moins moderne que le musée lui-même...)

lundi 18 novembre 2013

Piano-gare à Marseille

Je passe quasiment tous les jours, matin et soir, gare Saint-Charles à Marseille et j'ai le plaisir, depuis plusieurs mois déjà, d'entendre à chaque fois jouer du piano mis à disposition dans l'enceinte de la gare. J'entends du classique, des morceaux un peu plus jazzy, des musiques que je reconnais ou que je découvre, mais à chaque fois, c'est joué avec beaucoup de talent. Je suis impressionnée par le nombre de personnes qui savent jouer du piano, mais ça doit être parce qu'on a aucun talent musical dans mon entourage... Ils ont tous des looks différents, des âges différents, certains viennent avec leur partition, d'autres non...

Les premiers pianos en libre-service sont apparus à Londres grâce au concept "Play Me I'm Yours", inventé par un artiste plasticien anglais Luke Jerram. Le concept voyage à travers le monde (voir la carte des pianos sur le site www.streetpianos.com) et arrive en France, à Paris, en 2012 avec 40 pianos, et 46 pianos décorés par des artistes en 2013. Et c'est en 2013 aussi qu'un piano est installé à la gare Saint-Charles à Marseille (à côté de la boutique de souvenirs provençaux et en face du Macdo ahah), avec l'opération "Gares & Connexions" à l'initiative de la SNCF.

J'avais envie de rendre hommage à ces pianistes anonymes qui égaient mes passages rapides mais obligés en gare, chaque matin et chaque soir, et de leur dire bravo ! Continuez à jouer et j'espère que le piano restera encore longtemps !






BONUS : 

Les artistes marseillais ZakariAn, Warai Otoko et Rohan Houssein improvise sur le piano-gare et c'est juste génial. 


jeudi 14 novembre 2013

[Expo] Invasion ! Pierrick Sorin à la Criée, Marseille



Jusqu'au 24 novembre, Pierrick Sorin envahit le théâtre de La Criée ! Artiste vidéaste originaire de Nantes, il réalise des courts-métrages et crée des installations vidéos, et il est notamment connu pour ses "théâtres optiques" : dans un décor fixe, des personnages filmés et animés apparaissent sous forme de petit hologramme. Concrètement, ça donne ça : 


I would like to live in a Doll House, 2011

ou encore ça :

Titre variable, 1999
Dans l'exposition proposée dans le hall Criée, on découvre l'univers loufoque et original de Pierrick Sorin à travers plusieurs de ses théâtres optiques notamment. Je ne connaissais pas du tout la technique mais j'ai trouvé ça super. 

C'est ludique, drôle et divertissant, et en plus c'est en entrée libre du mardi au samedi, de 12h à 18h ! Si vous passez par là, n'hésitez pas à pousser les portes toutes en noir du théâtre, pour entrer dans l'univers imaginaire de Pierrick Sorin !

Théâtre national de Marseille La Criée, 30, quai de Rive Neuve 13007 Marseille.