lundi 27 avril 2015

Saisis ta chance, Bartholomew Neil de Matthew Quick

A l'approche de la quarantaine, Bartholomew Neil vit depuis toujours avec sa mère. Mais, celle-ci meurt d'un cancer et Bartholomew doit apprendre à vivre sans elle. Tout seul ? Non pas vraiment, car il va se retrouver entouré d'un groupe d'amis tout aussi loufoques les uns que les autres. 
Le Père McNamee quitte l’église et vient habiter chez Bartholomew ; sa thérapeute Wendy s'avère avoir besoin de plus d'aide qu'elle ne le croit ; Bartholomew fait la connaissance dans une thérapie de groupe de Max, passionné de chats qui ne peut s'empêcher de jurer à chaque phrase et qui s'avère être le frère de la jeune bibliothécaire dont Bartholomew est secrètement épris. Sans oublier, Richard Gere, oui l'acteur, à qui Bartholomew écrit des lettres et qui devient en quelque sorte son confident et modèle à suivre. Commence alors pour Bartholomew une nouvelle vie qui lui réserve moult aventures et surprises.

Ce roman se présente sous la forme de dix-sept lettres à Richard Gere. J'avoue avoir été surprise et quelque peu perplexe au début du roman, mais finalement carrément conquise par le style. Bartholomew est persuadé d'avoir un lien cosmique avec l'acteur américain car il a trouvé dans les affaires de sa mère une lettre de Richard Gere, envoyée à elle et à des milliers d'autres personnes, dans laquelle il défend la cause tibétaine. Il commence alors à lui écrire et à lui raconter sa vie, après la mort de sa mère, dans une sorte de volonté thérapeutique inconsciente. Vous l'aurez compris, Bartholomew Neil, est un peu simplet, ou attardé, idiot, crétin, débile comme il a souvent été appelé dans son enfance, et qu'un "petit bonhomme en colère dans son ventre" s'attache à lui rappeler régulièrement. C'est un personnage extrêmement touchant et totalement inconscient du bien qu'il fait aux autres. C'est finalement lui qui va apporter aide et réconfort aux personnes qui l'entourent.

Matthew Quick a imaginé une belle galerie de personnages, tous plus au moins dérangés. Aux côtés de Bartholomew, on trouve un prêtre qui abandonne l’Église et se met à boire, une thérapeute à problèmes, une bibliothécaire très timide et réservée... Bref, des personnages hauts en couleurs qui apportent ce qu'il faut d'humour et de fraicheur dans ce roman. Là où l'on aurait pu facilement avoir un roman empreint de tristesse, qui débute quand même par un drame, la mort de la mère de Bartholomew, Matthew Quick a préféré écrire un roman drôle et émouvant, qui redonne espoir et qui fait du bien !

mercredi 22 avril 2015

La Fondation Louis Vuitton, Paris 16e

Aujourd'hui je vous propose un tour d'horizon de la Fondation Louis Vuitton que je suis allée visiter il y a quelques temps. C'est un tout nouveau bâtiment dédié à l'art contemporain, conçu par l'architecte Frank Gehry et inauguré en octobre dernier. La bâtiment a été construit au sein du  Jardin d'acclimatation, situé dans le bois de Boulogne.


J'ai découvert un bâtiment assez complexe, avec d'énormes structures de verres soutenues par des poutres en acier et en bois, comme posé sur un bassin d'eau, et qui évoquerait un "voilier aux voiles gonflées" (Wikipedia). Bon ce n'est pas forcément la première chose à laquelle j'ai pensé en apercevant le bâtiment dans sa totalité. Mais oui, quand même, je peux comprendre l'idée de voiles gonflées. J'ai beaucoup apprécié les matériaux utilisés : mélèze, béton blanc, pierre blanche de Bourgogne, verre et acier. Le tout donne une impression lumineuse au bâtiment qui s'intègre, à mon avis, parfaitement dans le Jardin d'acclimatation.


Quand on se promène au sein de la Fondation, on se perd un peu entre les différents niveaux et les terrasses arborées offrant de beaux points de vues sur le Jardin ou sur Paris. Tout en bas, on découvre un bassin et une fontaine qui donnent vraiment l'impression que le bâtiment est construit sur l'eau.



Côté collection, on est en plein dans l'art contemporain avec un accrochage photos, vidéos, sons, peintures, sculptures et supports variés et des artistes comme Alberto Giacometti, Nam June Paik, Mona Hatoum, Annette Messager, Tacita Dean... Bonne nouvelle : le visiteur n'est pas laissé à lui-même face à des œuvres parfois obscures, et c'est quelque chose que j'ai vraiment apprécié. En effet, des médiateurs historiens de l'art sont présents dans chaque salle et assurent des visites toutes les heures, ce qui nous permet de mieux comprendre certaines oeuvres. Un vrai bon point !


 




En ce moment, et jusqu'au 6 juillet 2015, on peut voir à la Fondation Louis Vuitton l'exposition "Les Clefs d'une passion" qui regroupe des œuvres majeures de l'art au 20e siècle. Les œuvres viennent de musées du monde entier : on peut y voir Matisse, Picasso, Kandisky, Mondrian, Giacometti, Munch et autres. Quel plaisir de voir en vrai ces tableaux souvent très connus du grand public : Le Cri de Munch, La danse de Matisse...

 





La Fondation Louis Vuitton est donc pour moi un lieu très réussi qui offre des collections pertinentes au sein d'un bâtiment à l'architecture grandiose et qui permet également une jolie balade dans le Jardin d'acclimatation. Comptez 14 euros pour un tarif normal, mais honnêtement, ça le vaut largement !

lundi 20 avril 2015

La meilleure d'entre nous de Sarah Vaughan


Une grande chaîne de magasins, Eaden, organise un concours de pâtisserie amateur. Les candidats sélectionnés devront prouver leur talent à travers des épreuves de plus en plus compliquées, et le gagnant aura la chance, en plus de gagner une confortable somme d'argent, de devenir la nouvelle Kathleen Eaden pour représenter les magasins, une grande cuisinière récemment décédée rendue célèbre par la parution de L'Art de la pâtisserie, en 1966. Cinq candidats sont retenus : Jenny, la cinquantaine, une femme formidable, gentille mais délaissée par son mari ; Vicky mère au foyer qui regrette son ancien métier d'enseignante ; Mike veuf qui doit s'occuper de ses enfants et pallier à l'absence de leur mère ; Karen, qui cache bien des choses derrière ses atours de femme parfaite et Claire, caissière d'un magasin Eaden et mère célibataire. Alors que les candidats apprennent à se connaître, ils découvrent également leur rapport à la pâtisserie et comment un concours peut changer leur vie...

Chaque chapitre du roman est construit de la même façon : on commence par un extrait de L'Art de la Pâtisserie de Kathleen Eaden, non pas une recette en bonne et due forme mais on peut y dénicher quelques conseils, pourquoi pas. Ensuite, l'auteur s'attache au personnage de Kathleen Eaden, à sa vie, au moment de la rédaction de son livre. Et puis, on passe à l'époque actuelle et on retrouve nos cinq personnages en plein concours de pâtisserie. Là encore, ne vous attendez pas à retrouver une émission comme Le Meilleur Pâtissier, voire Top Chef. Bien sûr, on salive dans les descriptions des recettes des concurrents, on découvre des spécialités anglaises pâtissières, on arrive presque à sentir l'odeur d'un gâteau qui cuit ou d'une brioche tout juste sortie du four. Mais ce n'est pas le seul propos. Autour de ce concours de pâtisserie, ces cinq personnages sont arrivés à un moment-clé de leur vie et vont devoir affronter leurs peines et leurs désir.

A travers des personnages extrêmement attachants, l'auteur évoque plusieurs thèmes : la détresse d'une femme qui enchaîne les fausses couches, la tristesse d'une femme trompée, la culpabilité d'une mère qui veut reprendre son travail, les relations mères/enfants compliquées, le veuvage... C'est touchant, sans être dégoulinant de mièvrerie. Voilà pourquoi j'ai beaucoup aimé ce livre : les situations et personnages me paraissent justes sans être exagérés, même si le roman n'évite pas quelques aspects caricaturaux. On compatit, on rit, on comprend et on se reconnait plus ou moins dans l'imagination de Sarah Vaughan. Ce roman est une pépite de bonheur qui se lit extrêmement vite et que je conseille à toutes les gourmandes comme moi !

vendredi 17 avril 2015

Bone Season tome 1 : Saison d'os de Samantha Shannon

Saison d'Os
Il y a des livres avec lesquels on plonge instantanément dans l'histoire, on n'arrive plus à les lâcher et, quand on y est contraint, on n'a qu'une hâte, celle d'y retourner. On s'identifie aux personnages, on rêve de vivre dans leur univers, bref, on s'immerge totalement. Bone Season est un de ceux-là.

Nous sommes en 2059, à Londres et Paige Mahoney est une clairvoyante. Dans ce monde dystopique, les clairvoyants sont divisés en plusieurs catégories et tous dotés de capacités particulières, plus ou moins puissantes, notamment celles de voir et d'interagir avec les esprits. Paige fait partie d'une rare et puissante catégorie : elle est une Marcherêve, capable de s'introduire dans l'esprit des vivants pour y dénicher des informations, mais aussi de leur faire du mal, voire de les tuer. Les clairvoyants sont chassés par le gouvernement de Scion, qui n'a de cesse de les détruire et de les envoyer en prison dans la Tour. Paige, comme d'autres clairvoyants, est contrainte de se cacher. A 19 ans, elle occupe un poste important au sein de la Pègre, une organisation criminelle dirigés par des clairvoyants qui utilisent les pouvoirs des voyants, devins et autres. Un jour, elle tue sans le vouloir des agents chargés d'arrêter les clairvoyants. Elle s'enfuie, mais est vite rattrapée. 

Croyant être emmenée dans la Tour, elle se retrouve pourtant à Oxford, une cité que l'on croyait disparue. Oxford est dirigée par les Réphaïm, sorte de demi-dieux extraterrestres venus d'un autre monde, qui utilisent les clairvoyants comme esclaves, qui se nourrissent de leur aura pour plus de force, mais qui les entrainent également à combattre les Ronfleurs, horribles créatures, pour empêcher leur invasion dans le monde des humains. Parce qu'elle est différente des autres, Paige est choisie par Arcturus Mesarthim, le Gouverneur, consort de sang et promis de la terrible Nashira Sargas qui dirige Oxford. C'est le début pour Paige d'une nouvelle vie au sein d'une dictature et sous les ordres d'un Rephaïte mystérieux, avec lequel elle noue une étrange relation, sans pourtant oublier sa soif de liberté et d'indépendance.

J'affectionne particulièrement le genre auquel appartient Bone Season: c'est une dystopie dans un univers fantastique et surnaturel qui apporte également un soupçon de romance. Si vous aimez ce genre, Bone season est fait pour vous ! L'histoire est bien écrite entre action et moments plus calmes où le contexte (les clairvoyants, les Rephaïms...) est posé.  L'univers est ainsi suffisamment détaillé pour que l'on s'y retrouve entre les différents personnages, lieux, fils conducteurs et époques. On a forcément envie d'en savoir plus ! Les personnages sont attachants, bien développés et certains sont plus complexes et évitent la dichotomie "bons" et "méchants". Paige est une héroïne classique, mais j'apprécie particulièrement son franc-parler. Quant à Arcturus, il est mystérieux, ténébreux, et j'espère que l'on en saura davantage sur ce personnage.

Car une suite à Bone season est déjà sortie ! Ma seule appréhension est de ne pas retrouver le même plaisir dans la suite de la série qui est prévue pour s'étaler sur sept tomes. L'histoire ne finira-t-elle pas par s’essouffler dans la longueur ? Peu importe, j'attends avec hâte la sortie du tome 2 français prévue pour mai 2015.

lundi 6 avril 2015

Les moustaches de la sagesse de Sheila Jeffries

Les moustaches de la sagesse : conte du chat Salomon qui tomba des étoiles puis d'un camion pour aider une famille en crise
Imaginez qu'un soir d'orage vous trouviez, devant votre porte, une minuscule boule de poils frigorifiée. Imaginez que, malgré les temps difficiles que vous traversez, vous décidiez d'accueillir ce chaton dans votre foyer. Imaginez que Salomon, puisque que c'est le nom que vous lui avez donné, ne soit pas en réalité un chat comme les autres...
Qui est donc cet animal qui a parcouru un long, très long chemin, depuis les étoiles, jusque sous un camion, pour venir vous trouver, vous ?
Et si Salomon était un "agent de bonheur" envoyé sur Terre pour éclairer votre vie ?

Ce livre m'a été offert par quelqu'un qui me connait très bien et qui savait qu'il ne pouvait que me plaire. Merci !

On suit les aventures de Salomon, un petit chat noir, tout mignon tout plein, mais qui n'est pas tout à fait un chat normal. C'est en fait un "chat lumineux vivant dans le monde des esprits", envoyé sur Terre pour venir en aide à Ellen, qu'il a déjà connue alors qu'elle était enfant. Ellen traverse une période difficile : maman d'un petit garçon appelé John, elle vit avec Joe dans une belle maison confortable mais qu'elle risque de perdre car Joe s'endette. Entre Ellen et Joe, les disputes sont violentes, d'autant plus quand il se met à boire, mais elle ne parvient pas à le quitter. Salomon, accompagné de son ange gardien, va devoir tout faire pour apporter aide et réconfort à Ellen, avec ses propres moyens limités. Mais quoi de mieux qu'un chaton câlin et ronronnant pour nous remonter le moral ? ;)

Écrit du point de vue du chat, le roman nous offre quelques situations cocasses qui nous rappellent forcément nos compagnons adorés. J'ai particulièrement aimé Jessica, la très belle chatte d'Ellen qui vit déjà dans la maison à l'arrivée de Salomon. Son caractère exécrable et ses très mauvaises manières m'ont bien faite rire et cachent un cœur gros comme ça. Amoureux des chats, ce livre est fait pour vous !