vendredi 29 novembre 2013

[Ciné] Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne

Guillaume Gallienne est acteur, scénariste, réalisateur et sociétaire de la Comédie-Française (rien que ça). Dans ce film, il évoque son enfance et l'éducation qu'il a reçue. Il part d'une phrase que sa mère disait, "Les garçons et Guillaume, à table", qui l'ont conduit à se considérer différemment de ses frères et à croire qu'il était une fille. 

Les garçons et Guillaume, à table !,  c'était d'abord un spectacle, créé en 2008, que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir. Mais, j'ai pu admirer le talent de Guillaume Gallienne dans ce film. Car non seulement il l'a réalisé, mais il interprète aussi les deux rôles principaux : le sien et celui de sa mère. Et c'est un génie ! Il nous fait rire, nous émeut, nous touche. Tout est bien rythmé et s'enchaîne plutôt bien, même si le dénouement arrive un peu trop vite. L'interprétation de sa propre mère est divine. Totalement obsédé par elle, elle lui apparaît parfois, toujours pour commenter de manière sarcastique ce qu'il fait . Mon ami et moi, et la salle entière, avons beaucoup rigolé. Certes, il y a des moments d'humour un peu "prout prout" (je pense à la scène du lavement avec Diane Kruger en guest), mais le reste du film est une suite de sketches ou presque, avec un humour délicat et sensible. Quel bonheur le remake de Sissi l'impératrice et sa belle-mère par Guillaume Gallienne, ou la plongée dans la piscine avec comme musique de fond "Dont leave me now" de Supertramp !



Les garçons et Guillaume, à table ! est un film écrit avec beaucoup de sensibilité. On part quand même d'un quasi traumatisme, d'un garçon qui croyait être une fille parce que sa mère lui donnait une éducation différente (d'ailleurs, on ne sait pas trop si c'est parce qu'elle aurait voulu une fille ou une autre raison, ce n'est pas vraiment le sujet du film). On y voit tout une flopée de psychologues (tous bien drôles) que Guillaume consulte, on le voit pleurer, se chercher. Mais ouf, on ne tombe jamais dans le pathos. Ce qui ressort, c'est l'amour qu'il porte à sa mère, un amour qui le pousse à l'imiter, dans ses gestes, sa voix, ses paroles. Un amour qui le pousse aussi à observer les femmes en général, à les admirer pour pourvoir être comme elles, et puis finalement à les aimer. Ce film est un hommage aux femmes, et à sa mère en particulier. Et c'est un film réussi : en plus d'être drôle, il est touchant et plus complexe qu'on n'y croirait. Bref, une pépite que je vous conseille vivement !


mercredi 27 novembre 2013

[Resto] Quelque part à Marseille


C'est dans le 6e arrondissement de Marseille, rue d'Italie près de la Préfecture, que le restaurant Quelque Part nous accueille dans une ambiance chaleureuse. Je l'ai testé deux fois, à l'occasion de l'opération "Tous au restaurant" en septembre, et tout récemment, à l'occasion d'un repas d'automne. Je n'ai donc pas (encore) essayé leur carte "officielle", puisque les deux repas avaient un menu imposé. Mais j'ai déjà mon petit avis sur ce restaurant...


Le restaurant est décoré de façon simple et moderne, dans un style "boudoir", renforcé le soir avec la lumière des petites bougies sur nos tables. L'ambiance est intime, idéale pour les couples, et on s'y sent bien. J'ai préféré la salle du haut à celle du bas, car il n'y a pas d'ouverture vers l'extérieur, et on peut s'y sentir un peu plus oppressé. L'accueil est chaleureux, souriant et agréable. Le chef, Frédéric Rieux, vient même nous voir pour savoir si tout se passe bien !


Et maintenant le plus important : la cuisine ! C'est simple, mon ami et moi nous sommes régalés les deux fois. Nous avons goûté de bons plats, dont certains avec des saveurs inédites que nous avons découvertes avec plaisir. Les mélanges de goût sont harmonieux et bien équilibrés. Les plats sont présentés avec délicatesse et raffinement, et nous donne vraiment envie de les savourer. 

Pour le menu d'automne, voici ce que nous avons pu déguster :
  • Mise en bouche
  • Crème de cèpes, pépite de foie gras et noisettes
  • Dos de cerf, palet de potimarron, sauce poivrade
  • Sablé reconstitué, coings confits, crème chibouste à la cardamome

Crème cèpes et sa pépite de foie gras ! Nous n'avons pas trop senti le goût des noisettes par contre.


Dos de cerf avec sa purée de potimarron, tuile parmesan et de l'ananas !
Malheureusement, mes photos ne rendent pas hommage aux plats...

A défaut d'un site web, le restaurant Quelque part a une page Facebook où l'on peut découvrir les menus du marché du jour. Vive les produits frais et de saison !

Restaurant Quelque part : 4, rue d'Italie 13006 Marseille. Ouvert les midis et certains soirs.

lundi 25 novembre 2013

Le passage de la nuit / Haruki Murakami

Tokyo, 23H56. Mari, 19 ans, seule dans un restaurant Denny's, est plongée dans un livre. Elle est interrompue par un joueur de trombone, ancien ami de sa sœur Éri, qui s'installe à sa table et commence à discuter.  Au fil de la nuit, alors que Mari se retrouve embarquée dans l'histoire d'une prostituée battue par un client, d'étranges événements surviennent dans la chambre d'Éri, plongée dans un profond sommeil. La télévision, débranchée, se met en route, et un homme apparaît sur l'écran pour observer la jeune femme endormie... 

Haruki Murakami a le don d'injecter de l'étrangeté, par petites touches, dans des événements banals de la vie quotidienne.  Éri dort dans sa chambre, et avant même que sa télévision s'allume toute seule, on sait déjà qu'il y a quelque chose de bizarre : À force d'observer Éri Assaï, l’œil sent progressivement qu'il y a quelque chose d'inhabituel dans ce sommeil, d'une pureté extrême, d'un accomplissement absolu. Pas un muscle du visage, pas un cil ne frémit. Le cou fin et blanc, un objet d'art d'où émane une parfaite sérénité. Le menton, petit, présente des angles tout à fait harmonieux. Même dans un état de sommeil profond, personne ne s'aventure aussi loin. Personne ne lâche à ce point les rênes de son esprit.

C'est dans sa façon d'écrire que Murakami transmet le plus cette étrangeté. Au début, j'ai été un peu déroutée, car j'avais parfois l'impression de lire des didascalies, vous savez, ces indications sur le décor, le jeu des acteurs etc. que l'on trouve dans une pièce de théâtre ou un scénario de film. Le narrateur est un œil qui observe et décrit les scènes, sans pouvoir intervenir, et qui agit comme une caméra, passant d'un plan large sur la ville à un zoom sur Éri Assai. Et on devient alors, comme le narrateur, une sorte de voyeur qui entre dans l'intimité des personnages, une présence qui plane au-dessus d'eux.

Malheureusement, je n'ai pas accroché au roman. Si le début m'avait intriguée et emballée, j'ai trouvé que la suite ne tenait pas ses promesses, qu'il y avait beaucoup de questions, mais trop peu de réponses. Murakami livre plusieurs intrigues, amoureuse ou fantastique, mais elles restent irrésolues, inachevées, en suspens. Alors si j'ai aimé l'atmosphère étrange de Tokyo la nuit et l'écriture particulière de Murakami, empreinte de cinéma, je reste sur ma faim en refermant ce roman.


jeudi 21 novembre 2013

Le nouveau Musée d'Histoire de Marseille


En septembre dernier, le Musée d'Histoire de Marseille a fait peau neuve après plusieurs années de travaux. Agrandi et modernisé, il contraste fortement avec le souvenir que j'avais d'avant les travaux, un musée sombre, peu éclairé et étriqué. Le nouveau musée bénéfice, grace à ses larges baies vitrées, de la lumière douce et diffuse du soleil. Et croyez-moi, rien que ça déjà, ça fait un sacré changement !

Espaces du musée tout en transparence... © DR Musée d'Histoire de Marseille


Niveau contenu, le musée brasse l'histoire marseillaise, de la Préhistoire à aujourd'hui. On y voit donc des vestiges de vaisseaux maritimes antiques, des objets trouvés lors de fouilles archéologiques ou datant d'autres époques, des tableaux, des maquettes, des plans et des affiches représentant Marseille au fil des siècles, et puis, plus récemment, des archives vidéo. On y trouve même les vestiges de la basilique funéraire du Ve siècle trouvée rue Malaval à Marseille et reconstituée dans le musée. Le parcours du musée est chronologique, mais aussi thématique : on nous propose des espaces constitués autour d'un thème, par exemple la peste de 1720 que j'ai trouvé particulièrement intéressant.

© DR Musée d'Histoire de Marseille

La mise en scène muséographique est tout ce qu'il y a de plus moderne. Pour décrire les objets exposés, le musée à recours à tout un arsenal d'outils multimédias : des écrans tactiles nous permettent de lancer des vidéos de spécialistes et d'experts qui expliquent les objets exposés ; à l'entrée du musée, on nous remet un genre d'audioguide qui nous permet, en le passant devant une borne, d'écouter ses vidéos ; d'autres écrans tactiles mais beaucoup plus grands représentent des tableaux et nous donne la possibilité de cliquer sur plusieurs éléments pour accéder à une description détaillée des détails de l’œuvre peinte. Bref, on touche à tout, on veut voir toutes les vidéos (du moins au début de la visite) au risque parfois d'oublier tout bonnement de regarder ce qu'on a sous les yeux et dont parlent ces fameuses vidéos. Mais, le recours à des spécialistes apporte un éclairage nécessaire et intéressant pour nous permettre de mieux appréhender les collections du musée. 

Prédication de Marie-Madeleine : sur grand écran tactile, on clique pour connaître tous les détails des personnages et du paysage.


Alors on y va ou pas ? Oui, mais en prévoyant assez de temps pour mieux profiter de sa visite. Un parcours enfant existe, avec des petites installations ludiques qui leur sont dédiées. Le billet plein tarif est à 5 euros, et en plus, l'accès au musée est gratuit tous les dimanches jusqu'à 13h, alors on ne s'en prive pas ! Avec le billet musée, on accède au Jardin des Vestiges, site archéologique du Port antique, qui peut être sympa quand il y a du soleil pour observer les nombreux chats qui y ont élu domicile...

Visitez le site web du musée (moins moderne que le musée lui-même...)

lundi 18 novembre 2013

Piano-gare à Marseille

Je passe quasiment tous les jours, matin et soir, gare Saint-Charles à Marseille et j'ai le plaisir, depuis plusieurs mois déjà, d'entendre à chaque fois jouer du piano mis à disposition dans l'enceinte de la gare. J'entends du classique, des morceaux un peu plus jazzy, des musiques que je reconnais ou que je découvre, mais à chaque fois, c'est joué avec beaucoup de talent. Je suis impressionnée par le nombre de personnes qui savent jouer du piano, mais ça doit être parce qu'on a aucun talent musical dans mon entourage... Ils ont tous des looks différents, des âges différents, certains viennent avec leur partition, d'autres non...

Les premiers pianos en libre-service sont apparus à Londres grâce au concept "Play Me I'm Yours", inventé par un artiste plasticien anglais Luke Jerram. Le concept voyage à travers le monde (voir la carte des pianos sur le site www.streetpianos.com) et arrive en France, à Paris, en 2012 avec 40 pianos, et 46 pianos décorés par des artistes en 2013. Et c'est en 2013 aussi qu'un piano est installé à la gare Saint-Charles à Marseille (à côté de la boutique de souvenirs provençaux et en face du Macdo ahah), avec l'opération "Gares & Connexions" à l'initiative de la SNCF.

J'avais envie de rendre hommage à ces pianistes anonymes qui égaient mes passages rapides mais obligés en gare, chaque matin et chaque soir, et de leur dire bravo ! Continuez à jouer et j'espère que le piano restera encore longtemps !






BONUS : 

Les artistes marseillais ZakariAn, Warai Otoko et Rohan Houssein improvise sur le piano-gare et c'est juste génial. 


jeudi 14 novembre 2013

[Expo] Invasion ! Pierrick Sorin à la Criée, Marseille



Jusqu'au 24 novembre, Pierrick Sorin envahit le théâtre de La Criée ! Artiste vidéaste originaire de Nantes, il réalise des courts-métrages et crée des installations vidéos, et il est notamment connu pour ses "théâtres optiques" : dans un décor fixe, des personnages filmés et animés apparaissent sous forme de petit hologramme. Concrètement, ça donne ça : 


I would like to live in a Doll House, 2011

ou encore ça :

Titre variable, 1999
Dans l'exposition proposée dans le hall Criée, on découvre l'univers loufoque et original de Pierrick Sorin à travers plusieurs de ses théâtres optiques notamment. Je ne connaissais pas du tout la technique mais j'ai trouvé ça super. 

C'est ludique, drôle et divertissant, et en plus c'est en entrée libre du mardi au samedi, de 12h à 18h ! Si vous passez par là, n'hésitez pas à pousser les portes toutes en noir du théâtre, pour entrer dans l'univers imaginaire de Pierrick Sorin !

Théâtre national de Marseille La Criée, 30, quai de Rive Neuve 13007 Marseille.

lundi 11 novembre 2013

Les Revenants de Laura Kasischke


On en a beaucoup parlé à sa sortie en 2011, il a été beaucoup lu et commenté sur les blogs, mais voilà, je ne l'ai lu que maintenant. Les Revenants raconte l'histoire d'un accident de voiture dans lequel Nicole, une jeune étudiante appartenant à une sororité (fraternité étudiante mais pour les filles), perd la vie. C'est son petit ami Craig qui conduisait mais il ne se souvient plus de l'accident. Shelly, la cinquantaine, y a assisté, mais se rend compte que la version des journaux et médias est différente et que personne ne semble vouloir l'écouter. Que s'est-il passé ? Quel lien avec la sororité de Nicole ? Et pourquoi plusieurs personnes disent avoir vu Nicole après sa mort ?

J'ai aimé l'ambiance fantômes, apparitions et compagnie, le mystère grandissant autour de la mort de Nicole, les questions que l'on se pose tout au long de la lecture et dont on obtient les réponses qu'au compte-goutte. J'ai aussi aimé la polyphonie du roman, les différents personnages qu'on suit, apparemment sans lien au début, mais dont on comprend petit à petit qu'ils sont liés, et qu'ils mènent tous plus ou moins leur propre enquête autour de la mort de Nicole. Et enfin, j'ai apprécié que l'histoire se déroule dans un milieu universitaire, dans un campus avec fraternités et sororités, rituels secrets et bizutage, dont les secrets se dévoilent au fur et à mesure de la lecture. 

Mais alors, quelle déception sur la fin ! J'ai passé environ 630 pages sur un mystère qui m'a tenue en haleine, j'ai résisté tant bien que mal à ne pas lire la fin en pleine lecture mais les trente dernières pages ne donnent pas toutes les réponses et m'ont laissé un goût d'inachevé. Quel dommage !

Au final, c'est un bon livre, dont on n'a du mal à se décrocher une fois entré dans l'histoire, et j'ai déjà prévu de lire Un oiseau blanc dans le blizzard de Laura Kasischke !

mercredi 6 novembre 2013

[Shopping Marseille] Mobile de curiosités fête ses 5 ans !

Mobile de curiosités, c'est une boutique marseillaise pleine de surprises ! Située 159 rue Paradis, on y trouve des objets déco, du linge de table, des bijoux, des sacs et pochettes, des cartes, carnets, masking tape, calendriers... Avec des produits pour petits et grands, de créateurs marseillais ou d'ailleurs, c'est l'endroit idéal pour commencer à faire ses achats de Noël, parce que mine de rien, ça approche... Et ça tombe bien car demain, à l'occasion des 5 ans de la boutique, Mobile de curiosités propose -20% sur la boutique avec le mot de passe "Happy birthday". Et en plus, à partir du 19H, une soirée avec "pétanque party" et nombreux lots à gagner !

Comme je compte y aller jeudi, j'ai commencé à regarder leur boutique en ligne et j'ai fait une petite sélection de ce que j'aimerais bien y trouver :

Sautoir "nuage sur pattes" de hirn & herz, 45 euros

Sautoir "cerisier" de hirn & herz, 45 euros
 Pochette rayée grise, des Femmes à barbe, 33 euros
Broche lisa by Loumi, 20 euros
Tasse poule violette de Rice, 6,50 euros
Aimants plastifiés d'Encre violette, 7,50 euros
Miroirs de poche par LZC, 8 euros

Voilà, n'hésitez pas à aller chez Mobile de Curiosités, demain 7 novembre pour profiter de -20% sur la boutique !

lundi 4 novembre 2013

Sauf les fleurs de Nicolas Clément

Marthe, 12 ans, vit avec ses parents et son frère Léonce dans une ferme, certes petite, mais qui lui convient très bien. Malheureusement, le père est violent et frappe leur mère sans retenue. Marthe trouve une échappatoire dans l'amour de sa mère et de son petit frère et dans l'amour des mots qu'elle apprend à l'école. A seize ans, elle rencontre Florent, qui lui fait découvrir que les hommes ne sont pas tous violents. Un drame survient et Marthe doit y faire face, avec toutes ses blessures et ses cassures.

Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m'interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j'étais. Je voulais un professeur pour me surprendre. Je voulais des livres pour construire une cabane à la cime des arbres. Je voulais être un homme pour sentir ce que ça fait d'être une histoire. Je n'ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d'avant. Je tombe rond ; mon compte est bon.

Écrit à la première personne, ce court et saisissant roman se dévore tout seul. L'histoire de cette enfant qui tente de grandir et de se construire, malgré la violence du père et l'impuissance de la mère, ne peut qu'émouvoir. La force du roman est magnifiquement portée par l'écriture poétique et musicale, tout en nuances et en images. Si j'ai trouvé parfois certaines tournures justement trop imagées, trop abstraites, je les ai vite oubliées en me laissant porter par la voix de cette enfant, devenue femme, mais à jamais marquée par la violence. On suit l'évolution de Marthe jusqu'à ses vingts ans, et on la voit chercher du courage et l'espoir d'être guérie dans l'étude du Grec, les livres, et son son désir de devenir enseignante.

En quittant le cours de Monsieur Scott, je longe une école de quartier pour voir les enfants apprendre et l'institutrice les surprendre, magicienne en questions. Il me semble alors que le savoir peut guérir. Que lire, écrire, traduire, c'est reformer le sein, étaler l'origine, aérer le fumier d'où sortiront les fleurs derrière chaque tort redressé. Il en va de cette colonne ancienne comme des chevreaux qui naissent : sitôt à terre, déchiffrer, l'échine aveugle, le pacte encore tendre. Il me tarde d'avoir des élèves et de faire leurs preuves.

Nicolas Clément écrit un premier roman bouleversant sur la violence conjugale et les conséquences sur les enfants. Auteur à lire et à suivre !

Roman publié en septembre 2013 chez Buchet-Chastel, 9 euros, 76 pages.

samedi 2 novembre 2013

[Expo] Désirs et volupté à l'époque victorienne au Musée André Jacquemart, Paris

Il y a quelque temps, j'étais de passage à Paris et j'en ai profité pour aller au Musée André Jacquemart pour visiter l'exposition Désirs et volupté à l'époque victorienne. Les œuvres exposées sont issues de la collection Juan Antonio Pérez Simon, grand collectionneur d'art et milliardaire mexicain.

Le maître-mot de l'exposition est la beauté féminine : on y trouve une cinquantaine d'œuvres de peintres britanniques des années 1860 au début de la Première Guerre mondiale. Il y a surtout des peintres préraphaélites, ou dans le sillage du préraphaélisme : Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, Arthur Hughes, Edward Burne-Jones, Frederic, Lord Leighton, John William Waterhouse, John William Godward et j'en passe. J'en connaissais déjà quelques-uns, mais j'ai fait de belles découvertes notamment avec Lawrence Alma-Tadema et John Strudwick.

J'aime la représentation élégante qu'ils font de ces femmes issues de mythes littéraires, comme les légendes arthuriennes, ou de mythes antiques. Leurs tableaux sont empreints de poésie, de sensibilité, et de raffinement jusque dans les détails. La Femme incarne des visages différents, devenant tour à tour, magicienne, muse ou amoureuse.

Mais trêve de blablas et place à quelques images des œuvres que l'on peut admirer dans cette exposition !

 








La Boule de cristal, John W. Waterhouse 1802


Enid et Geraint, Arthur Hughes 1863

Andromède, Sir Edward J. Pounter 1869 : parce que sa mère a proclamé qu'elle était plus belle que les Néréides, Poséidon fait enchaîner Andromède sur un rocher, la livrant ainsi à un monstre marin.
Les Roses d'Héliogabale, Sir Lawrence Alma-Tadema 1888 : un chef d’œuvre resplendissant qui évoque l'empereur romain Héliogabale tuant ses courtisans en les noyant sous une pluie de fleurs

La Couronne de l'amour, Sir John E. Millais 1875
Crenaia, la nymphe de la rivière Dargle, Frederic, Lord Leighton, 1880
La joueuse de saz, William C. Wontner 1903

Infos pratiques : 

L'exposition se déroule du 13 septembre au 20 janvier 2014. Il existe un livret de visite vraiment très bien fait qui coûte 2,50 euros en plus des 11 euros du billet plein tarif. Visitez aussi le site dédié à l'expo ! Et si vous y allez, n'hésitez pas à faire le tour du Musée, hôtel particulier richement décoré et meublé.