Alona Kimhi est née en 1966 en Ukraine et a émigré en Israël quelques années plus tard. Elle a d'abord été actrice, puis a commencé à publier des pièces de théâtre en 1993, et enfin un premier recueil de nouvelles, Moi Anastasia en 1996, dont Journal de Berlin est extrait, et qui a reçu un prix en Israël. En 1999, elle publie son premier roman, Suzanne la pleureuse puis en 2004, Lily la tigresse, tous deux salués par la critique internationale.Alona Kimhi est ainsi devenue une représentante de la jeune littérature israélienne.
Dans Journal de Berlin, Gali est une jeune obèse dépressive, internée dans un hôpital psychiatrique, qui trace le portrait des autres patients, des infirmiers, et des docteurs. Elle relate les journées passées dans le service, les cachets à prendre, les séances d'électrochocs, les conversations avec les autres patients... Le récit est entrecoupé d'extraits de son "Journal de Berlin", issu d'un cahier caché dans sa chambre et écrit lors d'un séjour à Berlin avec son frère Alon, séjour dans lequel elle a rencontré Jay, un Irlandais, dont elle est tombée follement amoureuse.
Cette longue nouvelle laisse le temps de développement nécessaire pour la profondeur du personnage principal et recrée une atmosphère particulière au sein du service psychiatrique. Atmosphère différente à Berlin, où l'on trouve l'amour mais aussi la drogue et le début de la dépression. Alona Kimhi a une écriture tranchante, incisive, elle ne mâche pas ses mots (et ses gros mots). Gali n'est pas franchement sympathique et pourtant, on s'y attache au fur et à mesure que l'on suit sa lente mais certaine déchéance, quand elle choisit de se replier sur elle-même, de continuer à se détester et de laisser la dépression l'envahir.
Avez-vous déjà lu des livres de Alona Kimhi ? Je pense me laisser rapidement tentée par Suzanne la pleureuse, dont j'ai lu de bonnes critiques et qui raconte avec humour l'histoire d'une femme qui pleure tout le temps et sans raison.
Extrait de Un Journal de Berlin :
Ce qui me fait le plus rire dans le service est que les gens ont des noms de chose. C'est affreux comme ça les rend susceptibles. Ceux qui sont hospitalisés ici, moi je les appelle des fous. Carrément. Fous. Comment veulent-ils que je les appelle ? Des patients ? Des malades ? Des internés ? Ça me rend dingue, ces noms monstrueux. (p.9-10)
Ce que je préfère dans le service c'est son nom : dispensaire de soins de la dépression. Non pas un de ces noms repoussants, "service psychiatrique", ou "maison de fous" comme on le disait chez nous quand j'étais petite. D'ailleurs, je suis persuadée que le nom fait une différence quantitative chez les fous. (p.29)
Les extraits sont issus de Un Journal de Berlin dans la collection Folio 2 euros.
Les extraits sont issus de Un Journal de Berlin dans la collection Folio 2 euros.
J'aime les nouvelles et il me semble avoir lu Moi, Anastasia même si je n'en ai aucun souvenir... Je note pour des jours...meilleurs et moins chargés !!^^
RépondreSupprimerÇa ne t'a pas trop marqué alors "Moi, Anastasia" ? J'essaie de varier un peu mes lectures en lisant quelques nouvelles, mais souvent je suis frustrée !!
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