mercredi 1 juin 2011

Bacalao de Nicolas Cano

Il s'agit d'un livre voyageur de Delphine, un premier roman de Nicolas Cano, publié en 2010 aux éditions Arléa.

Vincent, professeur d'une quarantaine d'années dans un lycée catholique de Lyon, tombe follement amoureux d'Ayrton, nouvel élève dans sa classe, au premier coup d'œil. S'ensuit une histoire d'amour à sens unique, dans laquelle Vincent fera tout pour obtenir les rares faveurs sexuelles consenties par son amant. Vincent suivra Ayrton jusqu'à Madère, où il découvrira une belle île touristique, mais aussi l'envers du décor, la pauvreté et la prostitution.

C'est avec une écriture juste et pudique et beaucoup de mélancolie que Nicolas Cano évoque l'homosexualité d'un homme, bouleversé par la beauté d'un jeune garçon, très différent, pour lequel ne comptent que le football et le Portugal. Sans pourtant se faire d'illusion, Vincent est prêt à tout pour le séduire, jusqu'à tenter de l'acheter avec son argent et ses cadeaux. Désespéré, il passe ses journées et soirées à attendre un appel d'Ayrton, et malgré l'ingratitude de son amant, un seul baiser lui fait tout oublier. Le personnage de Vincent est très touchant, et c'est avec émotion, que l'on regarde cet homme se perde dans amour impossible.

Nicolas Cano nous offre ici un beau premier roman, imparfait, mais qui fait de lui un auteur à suivre !

Extrait : 

Lorsqu'il vit ce garçon affalé, magnifique et parfaitement indifférent au désarroi amoureux d'une princesse de la cour d'Henri II, Vincent éprouva un désir d'une violence extrême. Les jambes qui dépassaient du bermuda lui donnèrent l'envie extravagante d'être le bermuda, et cette envie trotta au mépris de l'analyse qu'il devait à l'arrivée de M. de Nemours au bal de la cour. (première page)

Hélène disait que, dans la relation amoureuse unilatérale, la pire des choses est la supériorité bienveillante de l'autre, sa manière de condescendre et son pouvoir absolu sur l'attente de l'autre. Le temps que Vincent passait à attendre Ayrton était insoutenable. C'était un temps privatif, obsessionnel, sans dérivatif possible. (p.60)

Pour plus d'infos sur l'écriture du livre, Incoldblog a interviewé l'auteur ici. Très bonne lecture ! 

4 commentaires:

  1. Enfin une minute pour venir faire un tour chez toi ! Je crois que mélancolie est le terme adéquat pour ce roman ! Même si on a parfois envie de le secouer ce Vincent et de donner des baffes à Ayrton... Il y a des petites faiblesses dans le style, on décroche un peu avant Madère et ça repart ! A suivre l'auteur, parfaitement d'accord !

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  2. Je suis d'accord avec toi, Vincent est très passif parfois. Peut-être qu'il se réveille un peu à la fin, mais comme ça s'arrête sec...
    Merci Asphodèle pour la visite !

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  3. Je suis entrain de le lire et ce que j'apprécie le plus dans le roman, c'est le côté direct, simple, nature du style et du propos. Tu as raison, le personnage de vincent parait parfois perdu et il en est touchant.
    Je ne sais pas ce que j'écrirai si je fais un billet car tu as dit l'essentiel !
    Je retourne à ma bronzette face aux montagnes ...

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  4. Oui Nicolas Cano est très simple dans son écriture et parvient quand même à exprimer l'essentiel.
    Bonne bronzette, tu as bien de la chance !

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