Gilles a tout pour être heureux. Journaliste à Paris, il a trente-cinq ans, il est beau, sa maitresse est une jeune mannequin et il passe ses soirées à faire la fête avec ses amis. Pourtant, il est en pleine dépression et refuse de le reconnaître. Jusqu'au jour où il "pète les plombs" et part se ressourcer loin de la vie trépidante à Paris, chez sa sœur dans le Limousin. Il y rencontre la très séduisante Nathalie Silvener qui, bien que mariée, va tomber folle amoureuse de lui, jusqu'à remettre en cause sa propre vie...
Au début du roman, je n'ai pas du tout accroché avec le personnage de Gilles, trop fier, qui refuse d'admettre sa dépression, et qui en devient méchant avec ses amis, sa maitresse, sa sœur. Puis vient Nathalie, cette femme absolue, qui se jette à corps perdu dans cet amour, au point d'abandonner son mari et sa vie tranquille en province. Cette vision de l'amour, un peu trop romanesque à mon goût, ne m'a pas emballée et peu convaincue : "Quant à Nathalie Silvener, elle l'aima dès qu'elle le vit."
On se laisse facilement envahir par la "petite musique" de Sagan, qui là encore propose un beau portrait de femme, qui mérite bien plus que le pauvre Gilles. Nathalie est trop entière, trop parfaite, à tel point qu'elle en est presque irréelle. Peut-être aussi parce qu'on suit l'histoire du point de vue de Gilles, et non de Nathalie, dont on sait finalement peu de choses, tant Gilles se complait à occuper le devant de la "scène". Au final, je n'ai pas été tout à fait convaincue par ce roman, qui se lit sans passion, sauf à la fin, mais trop tard.
Extraits :
Elle lui sourit et il resta, figé, une minute devant ce sourire. C'était maintenant, tout de suite, qu'il devait arrêter les choses, s'il le fallait. Et il le fallait : il était incapable d'aimer qui que ce soit dans la simple mesure où il était incapable de s'aimer lui-même. Il ne pourrait que la faire souffrir. Il lui aurait suffi d'une plaisanterie un peu grossière sans doute, de quelque chose qui la poussât à la mépriser. Mais déjà celui lui répugnait et le sourire appuyé, sincère et plein de promesses qu'elle lui adressait lui faisait peur.
Il alluma une cigarette, se mit à rire et, tout à coup, se fit horreur. Pour qui se prenait-il ? Quel était ce rôle de Parisien blasé en vacances, cynique et désinvolte ? Où avait-il trouvé cette image d'Epinal du séducteur ? Il s'appuya à un arbre, une seconde. Ah, il fallait qu'il parte, qu'il disparaisse, qu'il laisse cette femme à sa vie. Elle était trop bien pour lui, trop entière pour le malheureux dégénéré, comédien et tricheur qu'il était devenu.
Lu dans le cadre du challenge Françoise Sagan proposé par George et Delphine et du challenge Un mot, des titres (session "Soleil") de Aperto libro.
Allez lire le super avis de Moka du blog Au milieu des livres...
Au début du roman, je n'ai pas du tout accroché avec le personnage de Gilles, trop fier, qui refuse d'admettre sa dépression, et qui en devient méchant avec ses amis, sa maitresse, sa sœur. Puis vient Nathalie, cette femme absolue, qui se jette à corps perdu dans cet amour, au point d'abandonner son mari et sa vie tranquille en province. Cette vision de l'amour, un peu trop romanesque à mon goût, ne m'a pas emballée et peu convaincue : "Quant à Nathalie Silvener, elle l'aima dès qu'elle le vit."
On se laisse facilement envahir par la "petite musique" de Sagan, qui là encore propose un beau portrait de femme, qui mérite bien plus que le pauvre Gilles. Nathalie est trop entière, trop parfaite, à tel point qu'elle en est presque irréelle. Peut-être aussi parce qu'on suit l'histoire du point de vue de Gilles, et non de Nathalie, dont on sait finalement peu de choses, tant Gilles se complait à occuper le devant de la "scène". Au final, je n'ai pas été tout à fait convaincue par ce roman, qui se lit sans passion, sauf à la fin, mais trop tard.
Extraits :
Elle lui sourit et il resta, figé, une minute devant ce sourire. C'était maintenant, tout de suite, qu'il devait arrêter les choses, s'il le fallait. Et il le fallait : il était incapable d'aimer qui que ce soit dans la simple mesure où il était incapable de s'aimer lui-même. Il ne pourrait que la faire souffrir. Il lui aurait suffi d'une plaisanterie un peu grossière sans doute, de quelque chose qui la poussât à la mépriser. Mais déjà celui lui répugnait et le sourire appuyé, sincère et plein de promesses qu'elle lui adressait lui faisait peur.
Il alluma une cigarette, se mit à rire et, tout à coup, se fit horreur. Pour qui se prenait-il ? Quel était ce rôle de Parisien blasé en vacances, cynique et désinvolte ? Où avait-il trouvé cette image d'Epinal du séducteur ? Il s'appuya à un arbre, une seconde. Ah, il fallait qu'il parte, qu'il disparaisse, qu'il laisse cette femme à sa vie. Elle était trop bien pour lui, trop entière pour le malheureux dégénéré, comédien et tricheur qu'il était devenu.
Lu dans le cadre du challenge Françoise Sagan proposé par George et Delphine et du challenge Un mot, des titres (session "Soleil") de Aperto libro.
Allez lire le super avis de Moka du blog Au milieu des livres...
Effectivement nos avis sont assez éloignés même si je nous trouve des points communs. Pour moi ce livre respire la passion et la met en avant dans ce qu'elle a de plus destructeur. Mais je m'identifie tellement dans ce livre que je ne pouvais pas ne pas aimer...
RépondreSupprimerJ'ajoute ton avis à mon article du coup ! Ravie de découvrir ton blog.
Alors c'est peut-être parce que je ne me suis identifiée à aucun des personnages.
RépondreSupprimerPeut-être que tu aimeras aussi "Aimez-vous Brahms..." toujours de Sagan, l'histoire de la passion d'une femme pour un homme, cette fois-ci vu par elle. J'ai préféré celui-ci !
Deux avis très constrastés, c'est intéressant.
RépondreSupprimerMerci pour ta participation !
Je n'ai pas encore lu ce roman, je vais peut-être le mettre en attente celui-ci !
RépondreSupprimerJe l'ai lu également dans le cadre du challenge de Calypso, et tout comme toi, il ne m'a pas enthousiasmé. Mais si l'histoire ne m'a pas plu, j'ai beaucoup aimé le personnage féminin et l'écriture de Sagan.
RépondreSupprimerEncore un Sagan qu'il faut que je lise ! Ce titre est magnifique et envoutant :) Je vois que nous participons aux mêmes challenges :) à bientôt !
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