Mary McKenzie est une jeune écossaise envoyée en Chine pour épouser, Richard Collingworth, attaché militaire. Après une longue et pénible traversée en bateau, elle découvre un pays inconnu, ses mœurs et ses coutumes bien différentes de celles de son pays natal, mais reste confinée dans un petit cercle de diplomates et leurs femmes. C'est alors qu'elle rencontre Kentaro, un officier japonais de qui elle va tomber follement amoureuse. Enceinte, elle est contrainte à fuir au Japon, où elle s'établit et se construit une nouvelle vie...
Quand on lit un avis aussi élogieux sur un livre, on a forcément très envie de le lire, mais aussi, pour ma part, un peu peur d'être déçu. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai ouvert cet été Une Odeur de Gingembre... J'ai trouvé le début un peu long : l'auteur y raconte le voyage en bateau jusqu'en Chine avec beaucoup de détails, peut-être un peu trop, d'autant plus que l'on y croise des personnages que l'on ne revoit plus du tout dans la suite du récit.
Mais dès que Mary McKenzie pose les pieds en Chine, j'ai été conquise. Avec elle, je découvre le pays, les coutumes, l'époque (début du XXe siècle). Peu à peu, Mary, confrontée à la misère du pays, prend ses distances avec le cercle des riches diplomates. Quand elle rencontre Kentaro, tout bascule et elle est amenée à reconstruire sa vie, à se reconstruire elle-même. Au Japon, elle grandit, devient critique vis-à-vis de ses compatriotes, cherche véritablement à s'intégrer dans ce pays, en apprenant à l'aimer, le comprendre et le respecter. C'est un véritable roman initiatique que nous offre Oswald Wynd, où la jeune fille, devient femme puis mère. Le contact avec la civilisation japonaise l'enrichit et font d'elle une femme accomplie, indépendante. Elle est confrontée à de terribles épreuves qui vont l'endurcir et faire d'elle une femme libérée de son éducation petite bourgeoise, libérée des hommes.
Le roman regroupe le cahier rédigé par Mary, où elle y consigne les événements marquants de ses journées, et des lettres qu'elle envoie à sa mère et ses amies. J'ai aimé cette forme de journal épistolaire, qui nous met au plus près des pensées de l'héroïne. Se déroulant sur une longue période, il permet de comprendre au mieux son évolution.
Je ne peux que conseiller la lecture de ce formidable roman (merci George pour la découverte) qui offre un magnifique portrait d'une femme qui a le courage de s'affranchir des préjugés et de devenir maitresse de son destin.
Extrait :
Eh bien, me voilà en Chine pour la première fois, étant donné que Hong Kong n'est pas vraiment la Chine. Hong Kong est un bel endroit, mais ici c'est assez hideux, d'après ce que j'ai pu en voir. Mon hôtel est dans la concession française. Je n'avais jamais entendu parler des concessions et c'est le vice-consul, venu à ma rencontre, qui m'a expliqué de quoi il s'agissait. Apparemment, les grandes puissances ont pris des morceaux de Chine et y ont établi leurs propres lois, les autochtones ne pouvant y pénétrer que comme des étrangers, ce qui semble assez bizarre. Tous les bâtiments que je vois de ma fenêtre sont européens, et à part les pousse-pousse et ces Chinois que l'on voit dans les rues, je n'ai pas du tout l'impression d'être en Orient. Une petite rivière coule devant la ville, très sale et très encombrée d'embarcations. Des pauvres gens vivent dans des bateaux le long des berges, avec leurs familles, leurs chiens et leurs chats. Ils font la cuisine en plein air et par ce froid, sur des braseros. Mme Brinkhill m'avait dit de m'attendre à voir une très grande misère en Chine, et avait ajouté que je m'y habituerais.
Sur l'auteur : Oswald Wynd (1913-1998) est un écrivain écossais, qui est né et a grandi au Japon.
Mais dès que Mary McKenzie pose les pieds en Chine, j'ai été conquise. Avec elle, je découvre le pays, les coutumes, l'époque (début du XXe siècle). Peu à peu, Mary, confrontée à la misère du pays, prend ses distances avec le cercle des riches diplomates. Quand elle rencontre Kentaro, tout bascule et elle est amenée à reconstruire sa vie, à se reconstruire elle-même. Au Japon, elle grandit, devient critique vis-à-vis de ses compatriotes, cherche véritablement à s'intégrer dans ce pays, en apprenant à l'aimer, le comprendre et le respecter. C'est un véritable roman initiatique que nous offre Oswald Wynd, où la jeune fille, devient femme puis mère. Le contact avec la civilisation japonaise l'enrichit et font d'elle une femme accomplie, indépendante. Elle est confrontée à de terribles épreuves qui vont l'endurcir et faire d'elle une femme libérée de son éducation petite bourgeoise, libérée des hommes.
Le roman regroupe le cahier rédigé par Mary, où elle y consigne les événements marquants de ses journées, et des lettres qu'elle envoie à sa mère et ses amies. J'ai aimé cette forme de journal épistolaire, qui nous met au plus près des pensées de l'héroïne. Se déroulant sur une longue période, il permet de comprendre au mieux son évolution.
Je ne peux que conseiller la lecture de ce formidable roman (merci George pour la découverte) qui offre un magnifique portrait d'une femme qui a le courage de s'affranchir des préjugés et de devenir maitresse de son destin.
Extrait :
Eh bien, me voilà en Chine pour la première fois, étant donné que Hong Kong n'est pas vraiment la Chine. Hong Kong est un bel endroit, mais ici c'est assez hideux, d'après ce que j'ai pu en voir. Mon hôtel est dans la concession française. Je n'avais jamais entendu parler des concessions et c'est le vice-consul, venu à ma rencontre, qui m'a expliqué de quoi il s'agissait. Apparemment, les grandes puissances ont pris des morceaux de Chine et y ont établi leurs propres lois, les autochtones ne pouvant y pénétrer que comme des étrangers, ce qui semble assez bizarre. Tous les bâtiments que je vois de ma fenêtre sont européens, et à part les pousse-pousse et ces Chinois que l'on voit dans les rues, je n'ai pas du tout l'impression d'être en Orient. Une petite rivière coule devant la ville, très sale et très encombrée d'embarcations. Des pauvres gens vivent dans des bateaux le long des berges, avec leurs familles, leurs chiens et leurs chats. Ils font la cuisine en plein air et par ce froid, sur des braseros. Mme Brinkhill m'avait dit de m'attendre à voir une très grande misère en Chine, et avait ajouté que je m'y habituerais.
Sur l'auteur : Oswald Wynd (1913-1998) est un écrivain écossais, qui est né et a grandi au Japon.
ah tu as aimé, je suis contente ! il faudrait que je le relise, car on lisant ton billet, j'en avais des frissons !
RépondreSupprimerOui j'ai adoré ! Je vais le passer à ma mère qui, je pense, l'aimera aussi.
RépondreSupprimerÇa ne va pas diminuer ta PAL tout ça ;-)
C'est grâce à George aussi si ce livre fait partie depuis peu de ma PAL mais je ne suis pas encore passée à l'acte de le lire. Je pense que je vais me régaler autant que toi à tourner les pages de ce roman.
RépondreSupprimerAnne (De poche en poche)
Cette George, elle est terriiiible ! Elle me l'a offert pour mon anniversaire (cet été) car j'avais bavé devant son billet (d'accord, pas très élégant !) et je n'ai toujours pas eu le temps de le lire, arrrggh ! Et il en arrive tous les jours, que faire ???
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé également.
RépondreSupprimerLisez-le lisez le !!! :)
RépondreSupprimerUn des plus beaux livres que j'ai eu entre les mains ces dernières années
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