lundi 15 octobre 2012

La machine infernale de Jean Cocteau

Obéissant à l'oracle, Œdipe résout l'énigme du Sphinx, tue son père et épouse sa mère. La peste s'abat sur Thèbes qui a couronné un inceste et un parricide. Quand un berger dévoile la vérité, la machine infernale des dieux explose. Œdipe se crève les yeux et sa mère se pend. (présentation de l'éditeur)

J'ai aimé :

- la réécriture du mythe d'Œdipe : passionnée par le mythe, je n'avais pas encore lu adaptation par Jean Cocteau. Il reprend les mêmes personnages, Œdipe, Jocaste, le Sphinx, Antigone, Créon, mais à sa sauce : par exemple, Œdipe est un jeune homme arrogant à qui on a donné la réponse de l'énigme du Sphinx mais qui se fait passer pour un héros et le Sphinx est une belle jeune fille amoureuse.
- l'introduction du surnaturel : dans cette pièce de théâtre, il y a le fantôme de Laïus qui revient pour prévenir Jocaste du danger qui arrive, le Sphinx se transforme monstre ou en jeune fille, le dieu Anubis qui apparaît et disparaît. Cocteau introduit tout plein de petits détails à mi-chemin entre le réel et le surnaturel.Il accorde également beaucoup d'importance aux rêves et à ce qu'ils révèlent, notamment dans la scène de nuit de noces entre Jocaste et Œdipe, qui s'endorment à tour de tour en divaguant et parlant à haute voix.
- le double sens des dialogues : puisqu'on connaît la vérité sur les liens qui unissent Œdipe et Jocaste, on décèle tous les indices et on s'amuse à les repérer bien avant que les personnages ne comprennent eux-mêmes.

Je n'ai pas aimé : Rien du tout !

Au final, Cocteau réécrit en 1932 l'Œdipe roi de Sophocle, en le modernisant et en y ajoutant même une touche d'humour. Il en ressort que l'homme n'est pas libre, ni même les héros, ni mêmes les dieux et le Sphinx, qui dépendent d'une destinée, et dans ce cas précis, d'une machine infernale.

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