Notre-Dame du Nil est un lycée de jeunes filles au Rwanda. Ces jeunes Rwandaises sont destinées à devenir l'élite du pays, en épousant des hommes choisis soigneusement par les familles dans l'intérêt de leur lignage. Isolé près des sources du Nil afin que les tentations ne parviennent pas jusqu'aux jeunes filles, le lycée est dirigé par le père Herménégilde et la mère supérieure, et emploie des professeurs belges, français et rwandais. Chaque année, au mois de mai, un pèlerinage est organisé en l'honneur de la Vierge Marie et tous se rendent auprès de sa statue. L'occasion pour les jeunes filles de sortir de leur lycée et de se mêler à la population, sous la vigilance constante de la mère supérieure....
Au lycée, il y a un quota ethnique : 10% des élèves doivent être Tutsi, et toutes les autres font partie du peuple majoritaire, les Hutus. Car même au lycée où tout pourrait être idyllique, la politique et la haine s'insinuent dans la vie des jeunes filles. Gloriosa, qui se voit bien en chef du lycée et représentante du peuple majoritaire, dira : "C'est cela le quota : vingt élèves, deux Tutsi, et à cause de cela, j'ai des amies, des vraies Rwandaises du peuple majoritaire, du peuple de la houe, qui n'ont pas eu de place en secondaire. Comme mon père le répète, il faudra bien nous débarrasser un jour de ces quotas, c'est une histoire de Belges !". La belle Veronica et Virginia Mutamuriza (celle qui ne pleure jamais), les deux tutsi de la classe secondaire, vont devenir les objets principaux de sa haine... Car les Tutsi sont considérés comme des Inyenzi, des cafards, des moins que rien.
Et pourtant, pas très loin du lycée, vit Monsieur de Fontenaille, un vieux fou, peintre et anthropologue, persuadé que les Tutsi descendent des pharaons. En rencontrant Veronica, il croit voir la déesse Isis et construit un temple en son honneur.
Scholastique Mukasonga nous fait partager un an de la vie de ces jeunes filles, leurs amitiés, leurs découvertes, et puis la haine raciale, la jalousie, les complots qui s'insinuent petit à petit dans le lycée. Son écriture est très forte et les portraits des jeunes filles sont captivants. Ce roman est poignant et m'a profondément marquée. Lorsque l'on referme le livre, on ne cesse de penser au destin dramatique des jeunes filles et on se souvient alors que Scholastique Mukasonga a elle-même échappé au massacre des Tutsi. A travers le destin des lycéennes, on aperçoit le destin du peuple rwandais qui se déchire.
Ce roman fait partie de la sélection du Prix Océans 2012 organisé par Babelio et France Ô.
Scholastique Mukasonga est une écrivaine rwandaise d'expression française. Elle est l'auteur de plusieurs romans et a reçu le Prix Ahmadou Hourouma pour Notre-Dame du Nil en 2012.
Je me disais bien que je l'avais vu sur plusieurs blogs !
RépondreSupprimerBon weekend.
Il me parait intéressant et à noter
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