Ce roman n'en est pas vraiment un. C'est plutôt un journal, rempli d'anecdotes, de courts paragraphes et parfois de poèmes. C'est le journal d'une jeune femme qui y transcrit ses pensées, ses lectures, ses voyages, ses rencontres...
La narratrice est une jeune femme intelligente, cultivée, qui adore lire et découvrir de nouvelles choses, et j'ai d'abord apprécié ses notes sur les livres et les auteurs qui l'accompagnent pour un temps et ses morceaux de sa vie qu'elle nous fait partager. Elle voyage beaucoup, flâne dans les rues des villes qu'elle visite, passe d'une gare à une autre, d'un verre de vin dans un bar à un autre...
Malheureusement, j'ai vite trouvé que le récit tournait en rond. Dès le début, on est pourtant prévenus :
"Je n'arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C'est le journal de cette incapacité. [...] De toute façon, il ne se passe rien avec moi."
Et cela continue : "Je suis en prison à l'intérieur de moi et j'étouffe. Comme si la flamme me bouffer au lieu de me faire avancer. Plus je vieillis, plus je ne sens perdue".
On a affaire à une jeune femme autocentrée, déconnectée de la réalité, paumée, qui ne parvient pas à avancer (mais est-ce qu'elle essaie vraiment ?), qui n'arrive pas à écrire, déprimée. Mais à aucun moment, je n'ai pu ressentir de compassion ou d'affection pour elle, j'ai juste eu envie de la secouer en lui disant "Allez, réveille-toi et bouge-toi un peu, tu n'as plus 15 ans !! Essaie de faire quelque chose de ta vie". D'ailleurs, je n'ai même pas bien compris quel était son problème (la difficulté d'écrire ? la solitude ?), ni où l'auteur voulait en venir. On attend à chaque nouvelle page, un rebondissement, une prise de conscience, un changement dans le personnage, mais rien de rien...
Cette lecture, qui débutait bien, a mal fini... Je ne suis pas du tout parvenue à m'identifier et à m'attacher à cette jeune femme narratrice de son journal, mais peut-être que d'autres lecteurs ont su apprécié ou apprécieront ce roman, rythmé par l'écriture de Cécile Nannini qui, au demeurant, est précise, fluide et agréable à lire.
Publié en février 2013 aux éditions Mémoire d'encrier et lu dans le cadre du Prix Océans.
Unanimité du jury il me semble, mais dans le mauvais sens du terme !
RépondreSupprimerEffectivement ! Et je pense qu'il y a aussi unanimité du jury pour celui qui gagne cette première sélection non ?
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