Après avoir été répudiée par sa mari sous un faux prétexte, Khadîdja quitte le Mali et s'intalle à Paris où elle vit seule avec ses quatre enfants dans le quartier de Château-Rouge. Chaque jour est un combat : elle se bat pour trouver assez de nourriture pour ses enfants alors qu'elle ne travaille plus, elle se bat contre les vieilles traditions maliennes qui l'excluent la communauté parce qu'elle a une relation avec un homme blanc, elle se bat contre ses voisines maliennes qui aimeraient qu'elle soit comme elles, grosse, mariée et soumise et elle se bat contre la rue qui abrite trafics en tout genre et qui pourraient compromettre son fils aîné.
Des fourmis dans la bouche est un roman très dur, très noir qui aborde l'aspect négatif de l'immigration, celui dans lequel les immigrés ne sont pas intégrés et vivent en communauté dans des conditions abominables où l'insalubrité et la faim règnent. Et dans ce monde où les femmes n'ont pas la parole, Khadîdja tente de surnager et face à ses difficultés, s'interrogent sur sa foi en Dieu. Pourquoi laisse-t-il ses enfants crever de faim ? « C'est aujourd'hui que je veux savoir, insistai-je. Dis-moi si oui ou non Dieu existe, et si oui, pourquoi Il ne répond pas à mes prières. Depuis hier, mes enfants et moi n'avons rien avalé. Nous avons des fourmis plein la bouche. Alors, dis-moi si, oui ou non, Il me donnera à manger. »
J'ai bien aimé ce roman, mais j'ai été un peu déçue par la fin assez brutale, qui laisse planer le doute sur le devenir de Khadîdja et de ses enfants.
Lu dans le cadre du Prix océans.
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