Chiba est un dieu de la Mort parmi tant d'autres. Son rôle est de déterminer si tel ou tel humain est apte ou non à mourir. Après une enquête de sept jours auprès du candidat à la mort, il revient le huitième jour s'assurer que son travail est bel et bien terminé. Du quotidien le plus banal au monde des yakuzas, Chiba rencontre tout un panel d'humains représentatifs de la société japonaise contemporaine.
Ce roman m'a sauté aux yeux dès que je l'ai aperçu ! Son résumé intrigant promettait un roman drôle et caustique, plein d'humour noir et assez décalé de ce que j'ai l'habitude de lire en littérature japonaise. Par bien des aspects, ce roman ne m'a pas déçue.
Le terme roman n'est peut-être pas le plus adéquat, si l'on considère que les six chapitres peuvent se lire indépendamment, chacun se consacrant à la rencontre de Chiba avec un humain. Il n'y a bien que dans le dernier chapitre que quelques allusions sont faites aux précédents. Un yakuza, une jeune femme harcelée, un homme épiant amoureusement sa voisine, une vieille dame coiffeuse et philosophe, un jeune assassin au passé trouble, des gagnants d'un séjour coincés dans un hôtel en plein tempête de neige : voici les candidats à la mort dont Chiba doit s'occuper et qui permettent à l'auteur de pouvoir donner pleine liberté à son talent en s'essayant à plusieurs genres littéraires : un peu de fantastique, thriller, horreur, contemporain.
Bien sûr, le personnage le plus intrigant est Chiba lui-même, un fonctionnaire de la Mort, qui reçoit ses ordres d'une administration chargée de donner ses instructions et de s'assurer que le boulot est accompli, même si presque tous les candidats sont déclarés aptes à mourir. Ainsi, Chiba apparaît sous une apparence différente auprès de chaque candidat, pour faciliter le développement de leurs relations et ainsi son enquête. S'il ne s'attache pas aux humains qu'il rencontre (car il ne s'agit après tout que d'un boulot parmi tant d'autres), on finit, nous, par se prendre d'affection pour Chiba, qui n'est touché que par la musique comme les autres dieux de la Mort, qui a la particularité de n'avoir jamais vu le ciel bleu en tant d'années de travail sur Terre car la pluie s'invite à chacune de ses apparitions et qui apparait totalement décalé par rapport aux humains, dont il ne comprend pas souvent les actes ou les paroles, induisant ainsi des situations un peu cocasses et drôles.
La Mort avec précision est un bon roman divertissant que je vous conseille, qui m'a fait découvrir un aspect de littérature japonaise que je ne connaissais pas et un auteur dont je lirai sans doute d'autres romans !
Je ne pense pas vraiment que ce livre me plairait, mais merci pour la chronique :D
RépondreSupprimerMais de rien :) C'est vrai que c'est spécial, mais j'ai bien aimé !
SupprimerVoici une chronique qui me donne particulièrement envie de lire ce roman ! Merci :)
RépondreSupprimerJe viens de finir ce roman. Je l ai pris par hasard dans une librairie car, comme toi, le résumé m intriguait. J en ressort avec une emotion trouble... entre reverie, joie et tristesse. La derniere histoire (comme dans les roman de Kawakami) cloture de maniere émouvante et très fine tout ce roman empruntant des styles très variés. Un seul co seils, laissez vous tentés par l experience et mener la jusqu'à son terme, ça en vaut la peine.
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