Été 1922. Nick Carraway, presque trente ans, quitte sa ville natale du Middle West et s'intalle sur la côte Est des États-Unis pour y apprendre le métier d'agent de change. Il loue un petit bungalow à West Egg Village, près de New-York, et retrouve un ancien ami, Tom Buchanan, riche homme qui mène, avec sa femme Daisy, une vie faite d'une succession de plaisirs. Nick fait la connaissance de son voisin, Jay Gatsby, propriétaire d'une magnifique demeure. Chaque samedi soir d'été, Gatsby donne de grandioses fêtes dans son jardin auxquelles tous les gens de la bonne (et mauvaise) société participent qu'ils soient invités ou pas ! Toutes sortes de rumeurs courent sur ce personnage singulier que personne ne semble vraiment connaître. Peu à peu, Gatsby confie à Nick ses secrètes motivations et son plus grand désir...
Nick Carraway est le narrateur du roman. Spectateur, bien plus qu'acteur, il occupe finalement la même position que le lecteur. Il observe les événements, les faits et gestes de Gatsby et ceux qui l'entourent. Peu à peu, il se lie d'amitié avec Gatsby qui se confie à lui et on finit par apprendre des éléments sur sa vie, son passé. Mais, tout n'est pas dit et Gatsby reste un personnage mystérieux. Les personnes qui se rendent à ses fêtes majestueuses s'interrogent sur lui : on dit qu'il a été à Oxford, on lui prête des accointances avec des individus pas très nets, on dit même qu'il aurait tué un homme !
"Il [Gatsby] m'adressa un sourire complice - bien plus que complice. Un de ces sourires rares, source d'éternel réconfort, comme on n'en rencontre que quatre ou cinq fois dans sa vie. Un sourire qui défiait - ou semblait défier - brièvement le monde entier, puis se focalisait sur vous comme s'il vous accordait un préjugé irrésistiblement favorable. Qui vous comprenait, dans la mesure exacte où vous souhaitiez être compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous-même. Qui vous assurait que vous lui faisiez précisément l'impression que, dans le meilleur des cas, vous espériez produire. A cet instant précis, ce sourire s'évanouit - et je n'eus plus en face de moi qu'un voyou, élégant, jeune, trente et un an ou trente-deux, dont la diction cérémonieuse et alambiquée frisait un peu le ridicule. Avant qu'il ne se présente, j'avais déjà été frappé par le soin avec lequel il choisissait ses mots."
Gatsby est un de ses personnages romanesques que j'adore. Il est critiqué, décrié, et pourtant tout le monde se rend aux fêtes qu'ils donnent et tous l'oublient le jour où il arrête. Il est vrai qu'il a bâti sa fortune de façon pas très légale, qu'il traîne dans des affaires louches (trucage et paris, vente d'alcool - on est en pleine Prohibition). Mais il apparaît à Nick et au lecteur bien plus noble que toutes les personnes qu'il fréquente. Car, sa fortune, sa demeure somptueuse, ses fêtes orgastiques, tout est fait dans un seul but : reconquérir la femme qu'il aime, Daisy Buchanan, rencontrée quelques années plus tôt, à la veille de la Guerre et qui avait promis de l'attendre... Son but est noble, les moyens qu'il a utilisés pour y parvenir le sont moins. Mais on ne peut être que d'accord avec Nick lorsqu'il s'écrit à Gatsby :
"Ce sont tous des pourris [...] Vous êtes largement au-dessus de toute cette racaille."
Il ne peut d'ailleurs être perçu que plus honorable que les autres personnages du roman. Tom Buchanan est un riche joueur de polo, qui trompe Daisy avec Myrtle Wilson, la femme de son garagiste. Daisy est belle, mais frivole, et issue d'une famille riche, elle ne pouvait qu'épouser un homme riche. Pour la décrire, Gatsby a cette formidable expression : "sa voix est pleine d'argent". Tom et Daisy papillonnent ici et là, sans se soucier des conséquences terribles que peuvent avoir leurs actes...
"C'était des gens négligents - Tom et Daisy -, ils détruisaient les choses et les êtres, puis ils se repliaient à l'abri de leur fortune, ou de leur infinie négligence, ou de ce qui les unissait, quoi que ce fût, et laissaient à d'autres le son de nettoyer les dégâts qu'ils avaient causés..."
Il ne faut pas non oublier Jordan Baker, belle joueuse professionnelle de golf et amie de Daisy, dont Nick va s'éprendre, en tentant d'oublier qu'ils ne font pas partie du même monde... Car, il y a bien deux mondes, celui des riches et celui des pauvres, représenté par cette vallée de cendres, entre West Egg et New-York, où se situe le garage de Wilson, le mari trompé.
"A peu près à mi-chemin entre West Egg et New York, la route rejoint brusquement la voie de chemin de fer et la longe sur cinq cents mètres, comme pour éviter de traverser une zone particulièrement déshéritée. C'est une vallée de cendres : un champ cauchemardesque où les cendres poussent comme du blé, dessinent des crêtes, des collines, de monstrueux jardins ; où les cendres se transforment en maisons, en cheminées, en colonnes de fumée et, dans un effort ultime, incarnent des humains gris cendre, dont on distingue à peine les mouvements et qui se désagrègent aussitôt dans l'air empoussiéré."
Ce roman mythique de F. Scott Fitzgerald, qui n'avait pas rencontré le succès à sa publication en 1925, rejoint immédiatement le top 50 de mes livres préférés. J'ai été passionnée par le personnage de Gatsby, révoltée par le comportement de certains personnages et totalement plongée dans l'histoire tragique.
Quelques mots sur une des adaptations cinématographiques que j'ai vue juste avant de lire le livre. Il s'agit de The Great Gatsby, réalisé par Jack Clayton, selon le scénario de Francis Ford Coppola et avec Robert Redford (Gastby) et Mia Farrow (Daisy). Sortie en 1974, l'adaptation est fidèle et ne manque pas de charme. Quelques éléments de la vie de Gatsby sont absents, ce qui le rend encore plus mystérieux, un peu trop même car on ne sait vraiment pas grand chose sur lui. Mais les acteurs incarnent parfaitement leurs rôles.
En février 2013, sortira une nouvelle adaptation de The Great Gatsby, réalisée par Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio (Gatsby), Carey Mulligan (Daisy) et Tobey Maguire (Nick), dont on peut déjà voir quelques photos et une bande-annonce haute en couleurs.
Avec ce billet, je participe au challenge Fitzgerald et ses contemporains organisé par Asphodèle !
"Il [Gatsby] m'adressa un sourire complice - bien plus que complice. Un de ces sourires rares, source d'éternel réconfort, comme on n'en rencontre que quatre ou cinq fois dans sa vie. Un sourire qui défiait - ou semblait défier - brièvement le monde entier, puis se focalisait sur vous comme s'il vous accordait un préjugé irrésistiblement favorable. Qui vous comprenait, dans la mesure exacte où vous souhaitiez être compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous-même. Qui vous assurait que vous lui faisiez précisément l'impression que, dans le meilleur des cas, vous espériez produire. A cet instant précis, ce sourire s'évanouit - et je n'eus plus en face de moi qu'un voyou, élégant, jeune, trente et un an ou trente-deux, dont la diction cérémonieuse et alambiquée frisait un peu le ridicule. Avant qu'il ne se présente, j'avais déjà été frappé par le soin avec lequel il choisissait ses mots."
Gatsby est un de ses personnages romanesques que j'adore. Il est critiqué, décrié, et pourtant tout le monde se rend aux fêtes qu'ils donnent et tous l'oublient le jour où il arrête. Il est vrai qu'il a bâti sa fortune de façon pas très légale, qu'il traîne dans des affaires louches (trucage et paris, vente d'alcool - on est en pleine Prohibition). Mais il apparaît à Nick et au lecteur bien plus noble que toutes les personnes qu'il fréquente. Car, sa fortune, sa demeure somptueuse, ses fêtes orgastiques, tout est fait dans un seul but : reconquérir la femme qu'il aime, Daisy Buchanan, rencontrée quelques années plus tôt, à la veille de la Guerre et qui avait promis de l'attendre... Son but est noble, les moyens qu'il a utilisés pour y parvenir le sont moins. Mais on ne peut être que d'accord avec Nick lorsqu'il s'écrit à Gatsby :
"Ce sont tous des pourris [...] Vous êtes largement au-dessus de toute cette racaille."
Il ne peut d'ailleurs être perçu que plus honorable que les autres personnages du roman. Tom Buchanan est un riche joueur de polo, qui trompe Daisy avec Myrtle Wilson, la femme de son garagiste. Daisy est belle, mais frivole, et issue d'une famille riche, elle ne pouvait qu'épouser un homme riche. Pour la décrire, Gatsby a cette formidable expression : "sa voix est pleine d'argent". Tom et Daisy papillonnent ici et là, sans se soucier des conséquences terribles que peuvent avoir leurs actes...
"C'était des gens négligents - Tom et Daisy -, ils détruisaient les choses et les êtres, puis ils se repliaient à l'abri de leur fortune, ou de leur infinie négligence, ou de ce qui les unissait, quoi que ce fût, et laissaient à d'autres le son de nettoyer les dégâts qu'ils avaient causés..."
Il ne faut pas non oublier Jordan Baker, belle joueuse professionnelle de golf et amie de Daisy, dont Nick va s'éprendre, en tentant d'oublier qu'ils ne font pas partie du même monde... Car, il y a bien deux mondes, celui des riches et celui des pauvres, représenté par cette vallée de cendres, entre West Egg et New-York, où se situe le garage de Wilson, le mari trompé.
"A peu près à mi-chemin entre West Egg et New York, la route rejoint brusquement la voie de chemin de fer et la longe sur cinq cents mètres, comme pour éviter de traverser une zone particulièrement déshéritée. C'est une vallée de cendres : un champ cauchemardesque où les cendres poussent comme du blé, dessinent des crêtes, des collines, de monstrueux jardins ; où les cendres se transforment en maisons, en cheminées, en colonnes de fumée et, dans un effort ultime, incarnent des humains gris cendre, dont on distingue à peine les mouvements et qui se désagrègent aussitôt dans l'air empoussiéré."
Ce roman mythique de F. Scott Fitzgerald, qui n'avait pas rencontré le succès à sa publication en 1925, rejoint immédiatement le top 50 de mes livres préférés. J'ai été passionnée par le personnage de Gatsby, révoltée par le comportement de certains personnages et totalement plongée dans l'histoire tragique.
Quelques mots sur une des adaptations cinématographiques que j'ai vue juste avant de lire le livre. Il s'agit de The Great Gatsby, réalisé par Jack Clayton, selon le scénario de Francis Ford Coppola et avec Robert Redford (Gastby) et Mia Farrow (Daisy). Sortie en 1974, l'adaptation est fidèle et ne manque pas de charme. Quelques éléments de la vie de Gatsby sont absents, ce qui le rend encore plus mystérieux, un peu trop même car on ne sait vraiment pas grand chose sur lui. Mais les acteurs incarnent parfaitement leurs rôles.
Rich girls don't marry poor boys |
Avec ce billet, je participe au challenge Fitzgerald et ses contemporains organisé par Asphodèle !
Il fait aussi partie de mon top 50 littéraire ! J'ai également adoré le film Clayton, et je suis curieuse de découvrir ce que va donner la version 2012
RépondreSupprimerMoi aussi je suis très curieuse, et comme j'aime bien DiCaprio comme acteur...
SupprimerMais quel billet, c'est un de mes top 10 ! Si tu étais inscrite au Challenge Fitzgerald, j'aurais pris ton lien et t'aurais mis dans la catégorie Zelda (une chronique) mais bon tant pis............. Il faut que je le relise...pour la dixième fois au moins !!! :)
RépondreSupprimerMerci Asphodèle !
RépondreSupprimerC'est trop tard pour s’inscrire au challenge ? Parce que je dois lire Tendre est la nuit aussi !
Je t'ai inscrite au Challenge et ça tombe bien je fais le deuxième récapitulatif pour demain ! Si l'orage ne m'oblige pas à éteindre l'ordi, grrr, et quand tu auras lu Tendre est la nuit, tu déposeras ton lien dans les comms de la page du Challenge, là je suis venue le chercher, pas de soucis, je suis ton blog même si j'ai de moins en moins de temps pour commenter !!! Vivement juillet que le rythme s'apaise !^^
RépondreSupprimerSur la page du Challenge, il y a plusieurs logos, je te laisse choisir celui qui te plaira... pour le prochain billet, pas de panique !^^ Bonne fin de soirée !
Bonjour,
RépondreSupprimerPour ceux qui sont intéressés, j'ai crée un site qui résume le le livre, chapitre par chapitre, avec à chaque fois des citations.
N'hésitez pas à faire un tour : www.gatsby-le-magnifique.com
Belle journée,
Laurent.